lundi 12 novembre 2012

PIERRE BRETENSTEIN portrait (novembre 2012)

Bonjour à tous et à toutes, aujourd'hui dans Rocking in a Free World nous avons rendez-vous avec une personne qui fut au grand service des musiciens et plus spécialement celui des batteurs dans les années fastes du Rock n Roll, c'est-à-dire dans les 70's et voire même au delà! Aujourd'hui accueillons comme il se doit monsieur Pierre Bretenstein.



Bonjour Pierre Breitenstein, merci d’être sorti de ta retraite pour m’accorder ces quelques instants. J’ai eu vent que tu étais à la tête d’un magasin de batterie dans les années 70 s’appelant Drums Market, à Paris.
Bonjour à toi, et merci de m’avoir choisi pour cet entretien. Effectivement, j’ai été l’investigateur et le gérant de ce magasin. Une idée folle dans les années 70 et d’ailleurs à cette époque tout le monde avait prédis un « Cassage de gueule » en règle car la « Spécialisation » n’avait jamais existé en France. De plus, le potentiel de clients était bien faible sur Paris. Tu pouvais compter les batteurs Professionnels sur les doigts de la main.

En tout premier, lieu, comment t’es venue l’idée de fonder cet établissement ? Et dans quelle rue se situait-il ?
Ces fameuses années 70 ont  été une formidable explosion de « Groupes » qui sortaient de partout, et bien sur une forte demande d’instruments se faisait sentir. Malheureusement, il y avait très peu de magasins sur Paris et encore moins en Province.
Au tout début, 1967 je travaillais comme vendeur chez « Major-Conn » (Pigalle) importateur de la marque Ludwig. Ensuite, je suis parti dans un autre magasin «Central Rythmes » c’est là que le patron (André Lepretre) qui était le seul habilité à vendre de vraies Batteries m’a présenté à un grand ami à lui « Remo Belli » (créateur et fabricant des peaux). Un jour, m’ayant invité à Los-Angelès il m’a fait découvrir un magasin exclusivement réservé à la Batterie et aux Percussions. « Profesional Drum Shop ». C’était en 1972, une véritable caverne d’Ali Baba, le Rêve .Ce fût l’éléctro-Choc.
A mon retour en France, je m’étais fixé un objectif…Ce ne fut pas simple car il y avait environs cinq magasins à Pigalle, un à la Bastille (Paul Beuscher.) et un à St Michel (Pasdeloup.) J’ai prospecté pendant presque un an, quand un ami qui avait un magasin très branché (Music Center) décida de me laisser son local. Et en 1974 avec un ami Jacky Capelle (le fils du fabricant des batteries « Orange ») ont décidait de se lancer dans l’aventure au  31 Rue de Douai à Pigalle. Bien m’en à pris…..

Pendant combien de combien de temps as-tu été le gérant de cette enseigne ? Pourquoi cela s’est arrêté ?
En fait je suis resté jusqu’en 1982, avec mon fidèle acolyte « Domy » et après je suis parti travailler aux U.S.A. pour l’usine Remo (Contrat). Le magasin a perduré encore deux où trois ans et c’est arrêté .Beaucoup trop de concurrence .Contrairement aux 70’s où il y avait beaucoup de Musiciens et peu de magasins, en 1980, c’était devenu « Crazy ». Plus de 50 magasins sur Pigalle, tous spécialisés (en tout et en rien) et de moins en moins de Musiciens. Un vrai paradoxe et bien sur, une guerre ouverte sur les prix qui m’a dégouté à jamais de ce « Métier ». J’avais commencé comme vendeur de Batteries, je ne voulais pas finir en marchand de tapis…

Durant ces années d’activité as-tu vu défiler des stars du rock dans ton magasin ? Si oui, peux-tu nous dire lesquelles ?
Oh que oui, beaucoup .Pour t’en citer quelque uns des plus connus : Billy Cobham, Simon Philips, Vangelis en passant par John Bonham avec son fiston (Jason.5 ans.) etc...Mais celui qui m’a marqué le plus est Charlie Watts….
Un matin, à l’ouverture, une magnifique voiture s’est arrêtée devant le magasin. Trois mecs en descendent et entrent. Domy m’a donné des coups de coude, car je n’avais jamais imaginé qu’à 10h 30 j’aurais un visiteur illustre. Les roadies partent, et nous voila (bien emmerdés) mon anglais étant très moyen à cette époque. Charlie regarda partout, il me fit faire des modifications sur des cymbales. A midi, on l’a emmené manger avec nous au « Troquet du  coin. » !! et finalement en fin d’après-midi les roadies reviennent le chercher. Il prit ses achats couvert par un « Chèque du Crédit Lyonnais » et s’en alla sans un mot. Très gentil mais étrange personnage….



Es-tu batteur toi-même ? Si oui, dans quelles formations officiais-tu ?
  
Oui, bien sur, mais jamais de « Haut niveau ». J’ai joué dans plusieurs groupes de Rock, inconnus dans les 70’s (Golf Drouot, Gibus.) Et la plus part du temps je jouais pour payer mon loyer (Bals et artistes de Variété).Tout ça bien sur avant d’ouvrir Drums Market, car après j’ai pu jouer pour le plaisir.
Bien que, j’ai quand même eu de très bon moment avec P.Danel et avec son guitariste L.Voulzy.avec qui j’ai joué plus de deux ans.

Après tes activités au sein de Drums Market, as-tu continué d’être dans le circuit musical ou non ?
Encore plus, car j’étais parti pour les Etats-Unis, et pas dans n’importe quelle ville: Los-Angelès. J’ai commencé à travailler pour Remo en 1982 au département (R&D.).Pour  la création de nouveaux produits (Drums et Percus.).Spécialement en charge de tous les « Endorsements ».Le premier vraiment célèbre a arriver à l’Usine pour une visite, ce fût Ringo Starr, et je te promets que je ne savais pas quoi dire….Il était devant moi « Waaaoooww ».
Après lui c’était le défilé, plus sympas les uns que les autres .Un autre grand Monsieur avec qui j’ai beaucoup travaillé était Terry Bozzio mais la liste serait longue….

 As-tu gardé contact avec certains de tes célèbres clients ?
Oui, certains, surtout ceux de (L.A). A mon retour en France j’ai continué de travailler pour Terry, et surtout, quand je vais à un « Salon de la musique » : (Namm Show.) où (Frankfort) cela me permet de revoir tout ce Beau monde.

 Quand tu repenses à toute cette époque, quel en est le bilan ? Et que penses-tu du monde musical actuel ?
Excellente, et certainement la meilleur période de ma vie. Très productive à tous les niveaux et surtout, ce qui m’importe le plus, c’est d’avoir pu garder de nombreux amis.
Musique actuelle … ? La question qui fâche ! J’ai dû avoir un blocage à une certaine époque (80’s) alors … « No Comment ». 

As-tu un lien où on peut découvrir ton univers Drums Market ?
Oui, j’ai ouvert une « Page » il y a un peu plus d’un an. Ayant depuis peu une page F.B, je me suis rendu compte que 90% de mes amis étaient de « Vrais amis » musiciens des 70’s et tous ayant connu la Boutique. Cela m’occupe et surtout me permet de rester au contact avec toute l’actualité de la Batterie et des Batteurs. J’essaye de faire quelque chose de sympa qui plaise à tout le monde et sans grande prétention. Cela marche bien, mais pas assez de Français à mon goût (250 sur 1200 Fans).Voila le Lien :

En tout cas, merci Pierre d’avoir pris un moment pour me répondre c’est vraiment très sympa à toi. Je souhaite, que les lecteurs de Rocking in a Free World aillent découvrir ton monde, désormais. La batterie n’aura plus de secret pour vous.

C’est moi qui te remercie Alicia d’avoir pensé à moi.  Bonne chance pour ton «Blog» et surtout:
KEEP ON ROCKING.

Interview menée par Alicia FIORUCCI, novembre 2012.


2 commentaires:

  1. Très intéressant ce Pierre !!! j'ai traîné à cette époque à Pigalle pour reluquer les demoiselles exposées devant nos yeux ébahis et pubères mais aussi pour admirer les nombreuses boutiques d'instruments (dont Drums Market)qui nous faisaient rêver et titiller notre imagination d'être un jour "on stage" destroyant une Fender ou une batterie Premier ou Ludwig à la manière de Keith Moon !!!

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  2. bon ben quand les souvenirs refont surface ça donne tout ça !!! en tout cas, j'ai eu plaisir à interviewer Pierre Bretenstein !!!

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