Punk jusqu'au Coeur
Site de Pat Kebra: http://patkebra.com/
Ecoutez Face à Face ICI
Dans la famille punk made in
hexagone, je demande Pat Kebra. Eh oui, l’ex-Oberkampf, après une petite
vingtaine d’années de discrétion, nous revient, accompagné de ses sbires Rascal
à la batterie et Loulou à la basse, avec un dernier album intitulé Le
Cœur sur la Main. Cet album, d’une
douzaine de titres, nous renvoie vite fait bien fait dans l’époque
revendicatrice des années fastes, soit celles des 80. En tout cas, vous allez voir au fil de la
lecture que Pat n’a pas perdu de son engagement ni de sa rage. Les années
n’atteignent en aucun cas, l’esprit de ce punk-rockeur et ça s’entend.
Allez posons ce brûlot « punkifiant »
sur la platine. Dès, l’attaque du premier titre, qui n’en est pas moins que la
plage titulaire, Pat nous déverse ses riffs distordus avec délice et Rascal
cogne ses fûts tels un diable en furie. On est d’emblée, dans l’ambiance qui va
régner tout au long de cet album. La deuxième missive Que Reste-t-il ?
nous transcrit un punk plus mature et plus élaboré que n’importe quels titres
des Ramones, en même temps, vous me direz « c’est pas dur » bien que
j’apprécie la fausse fratrie. Les accords sont beaucoup plus travaillés et
tirent vers les intonations rock, tout en restant proche du punk tant au niveau
rythmique qu’au niveau vocal. D’ailleurs, en parlant de la bande à Joey Ramone,
on peut remarquer que la longueur des titres de Pat Kebra dépasse largement les
4 minutes ce qui n’était pas le cas pour le combo New-Yorkais. Comme dans son groupe
d’origine, Pat, nous propose des compositions en français qui sont loin d’être
des berceuses dans les messages qu’elles délivrent. En effet, entre les Génocide,
Un monde de fous et les Perpétuellement Décalé, on n’est pas dans
le monde du « tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil ». En tout cas, au moins, ses textes ont le mérite et la franchise
d’être d’un réalisme à toute épreuve sur la société dans laquelle on tente de
survivre. Face à Face est un pur morceau punk comme on l’aime, la
guitare incisive, la batterie furieuse et la basse qui assure le coagulant de
tout ça en font un des titres majeurs de la galette. Tout pour en faire le
nouvel hymne français de la scène « punkifiante ». Avec les années,
Pat a agrémenté sa musique d’un côté plus mélodique que par le passé ainsi
qu’une touche émotionnelle de plus, ce qui rend l’ensemble beaucoup chiadé qu’à
l’époque. Le titre Perpétuellement décalé est entêtant et une seule
écoute suffit pour être séduit. Ce qui est à noter, c’est le petit côté
humoristique qu’il y a dans ce dernier, qui n’est pas déplaisant. D’ailleurs,
dès l’album finit on se surprend par le chanter. De plus, notre « faiseur
de bruit » comme il se définit lui-même, sait s’entouré de personnes
compétentes afin que son projet soit à la hauteur de l’attente des fans. En
effet, il a délégué l’artwork à Thierry Guitard, grand illustrateur
officiant pour entre autres Rock n Folk. De cette collaboration
artistique, il en est sorti une superbe pochette lorgnant du côté de l’univers
de la BD reconnaissable entre mille. Eh oui, Thierry a une manière bien à lui
d’exécuter son art qui est à base d’humour noir. N’empêche que lorsque Pat débite ses poèmes
punks il y a une crédibilité sans faille, la véracité de ses propos ne trahit
pas l’homme qu’il est.
Enfin bref, tout ce bla-bla pour
dire que cet album c’est de la bombe et qu’il faut impérativement se le
procurer avant la sortie du nouvel opus qui est imminente. Je finirai par
dire : « Muchas Gracias » Pat et rendez-vous prochainement pour
le nouveau bâton de dynamite explosif.
Alicia FIORUCCI
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