mardi 8 octobre 2013

CHIMAIRA, Crown of Phantoms (2013 - E1 Music)

Explosion Auditive!

Dans la catégorie des groupes dégoupillant l’artillerie lourde, on y retrouve les gars de Chimaira. C’est à Cleveland que le combo se forme en 1998 étalant ainsi leur métal hardcorisé aux riffs plus que rugissants. Fort de sept albums à leur actif, c’est deux ans après leur précédent opus Age of Hell que les ricains reviennent plus puissants que jamais sur le devant de la scène métal. En effet, c’est avec un tout nouveau missile Crown of Phantoms ainsi qu’un remaniement au niveau du line-up, qu’ils signent leur retour triomphal. Bon avant de déclarer, ouverte, la dissection de cet album, autant vous prévenir que les amateurs de rock soft n’y trouveront pas grand-chose d’intéressant dans ce qui va suivre. Allez passons aux choses sérieuses dès à présent.



D’emblée, nous sommes mis au parfum de ce que va contenir cette fiole auditive. En effet, The Machine est une arme de destruction massive. On ressent instantanément leur rage à travers des messages comme Plastic World où la dénonciation sociétale est amplement perceptible. La rythmique emmenée par Jeremy Creamer (basse) et Austin d’Amond (batterie) est franchement efficace et plante une réelle lourdeur dans l’atmosphère. D’ailleurs, batteur au sein de Chimaira, se révèle être un exercice de sportif tant le tempo est rapide. Par endroit, les riffs de guitares lead, assurés par Emil Werstler, empiètent sur le domaine heavy métal. Mais le gaillard n’est pas seul à la six cordes, son compère rythmique Matt Szlatcha le complète à la perfection. Il y a même quelques intonations Zakk Wyldienne dans certains moments surtout dans Spineless. On peut se rendre compte qu’ils sont soumis à diverses influences car on ne peut occulter le côté Pantera de leurs compositions originales. Néanmoins, ce qui est prédominant c’est le côté hardcore surtout porté par le chant âpre et guttural, bien maitrisé de Mark Hunter. Ici, aucun chant clair ne pointe le bout de son pif, si ce n’est avec parcimonie. Bien que Chimaira soit un groupe à gros son, il n’empêche que par moment ils savent interpeller par leur goût de l’inattendu. C’est bel et bien le cas sur  Kings of the Shadow World où ils intègrent une ligne de claviers exécutée par Sean Zatorsky placée à bon escient. A noter, un moment fort dans ce nouveau bébé chimérique. En effet, en milieu de galette se situe, Transmigration, titre beaucoup moins énervé  que ces prédécesseurs, ce qui permet à nos esgourdes de faire une petite pause non négligeable. Effectivement, par le biais de cette petite merveille instrumentale arrivant à point nommé, ils nous prouvent qu’ils jouent sur les émotions et les différentes ambiances musicales. C’est une accalmie de courte durée avant que les munitions ne soient de retour sur le titre éponyme Crown of Phantoms. Il n’empêche que Wrapped in Violence est rempli de hargne. D’ailleurs le titre ne laisse aucun doute sur le sujet. Le refrain  est à grand renfort de slogan contre la nation et pourrait même repris dans des manif’. Autant dire qu’ils s’impliquent à fond dans leur projet.


En tout et pour tout Crown of Phantoms dépote à donf’ et nous donne envie de headbanguer durant 44 minutes. Si vous êtes d’humeur revendicatrice, vous serez amplement servis. En tout cas, nous sommes en présence d’un album fracassant, brut de décoffrage et surtout explosif. Maintenant, c’est à vous de soulever la Machine !

King of the Shadow World:




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Alicia FIORUCCI 

vendredi 4 octobre 2013

THE VAMPS, live-report (Olympia - 1er octobre 2013)

Teens go wild!

Une fois n’est pas coutume car c’est bien la première fois, que je vais vous relater un concert d’un groupe, dont j’ignorais encore l’existence, il y a encore une semaine. En effet, en ce mardi 1er octobre 2013, je me retrouve en tête à tête chez Coquatrix dans son célèbre Olympia où un groupe provenu du pays du Soleil Levant, The Vamps, allait prendre possession de cette scène mythique. Je dois avouer aussi que c’était aussi une première pour moi de me retrouver dans cette salle située boulevard des Capucines. Un quartier où l’on sent une réelle aisance sociale, des enseignes comme Fauchon juchent les trottoirs. En tout cas, le côté luxueux est assez saisissant. D’emblée lorsque l’on franchit les portes de l’endroit, on est frappé par la beauté de ce lieu où l’on sent une certaine chaleur classieuse. La dominance rouge donne un côté passionné à ce lieu où grand nombre d’artistes y ont laissé leurs empreintes. Pour le coup, ce soir je suis bel et bien en territoire inconnu avec l’invasion japonaise.


On remarque nettement la moyenne d’âge du public qui oscille entre 14 et 20 ans, une certaine ambiance post boys-band avec des jeunes filles découvrant leurs sens émotifs. The Vamps est un alliage de musique rock aux relents glam (surtout au niveau vestimentaire où c’en est le paroxysme), de musique actuelle à la LMFAO incorporant des éléments hardcore à la Linkin Park. Enfin bref, sacré cocktail qui est assez indéfinissable au bout du compte où l'esprit Visual Kei n'est pas bien loin en tout cas. Mais qu’importe la dissection de la musique apparemment les "teenagers" sont ravis et semblent carrément conquis. Ça se secoue, ça se trémousse, ça hurle, ça pogote gentiment, scande les paroles  (difficilement compréhensibles, à dire vrai)  en tout cas quelle folie à l’Olympia. Vous souvenez-vous de la Beatles mania des années 60 ? Eh bien là c’est le même topo en moins underground ! C’est la Vamps Mania chez les adolescentes, j’en aperçois une en jean et soutien-gorge. Quelque chose me dit qu’elle voulait surement attiré le regard du chanteur qui a pompé tout son look à Steven Tyler, soit dit en passant. Il faut bien reconnaître qu’une majorité utérine peuple l’assemblée de ce soir et on ressent l’excitation de ces demoiselles à la vue de ce qu’il se passe sur scène. Il y eut un moment où j’ai repris un peu plus mes marques, c’est lors de la reprise de David Bowie, Life on Mars. Durant 3 minutes, un sentiment de faire de nouveau partie de la galaxie m’envahit, mais bon, ce fut de courte durée car le surréalisme reprit délibérément ses droits. Le leader s’essayera à quelques mots en français qui auront le don d’enflammer encore plus la foule. C’est au bout d’une heure quarante de spectacle et un rappel (une ballade) que les Vamps se retirent dans leur cercueil laissant les midinettes dans un état de béatitude exquis. En tout cas, leur bonheur se lit sur leur mine réjouit.


Bon, hormis l’aspect musical pur qui m’est complètement hermétique, même si dans la nouvelle vague auditive il y a bien pire, il n’empêche que ce concert valait le coup d’être vécu, surtout pour comprendre les réactions des jeunes d’aujourd’hui. Et pour tout vous dire, cela doit bien être la première fois que j’ai ressenti un tel coup de vieux à un concert. The Vamps ou le groupe qui vampirise les "teens" !

Alicia FIORUCCI