jeudi 28 février 2013

PAT KEBRA, Décoffrage (2013 - Kebra Rcd's)

Rocke ton Punk!


Après son ‘Cœur sur la main’ qui date d’il y deux ans, Pat Kebra nous revient avec un tout nouvel opus ‘Décoffrage’. Comme à l’accoutumée, les intitulés de ses albums sont toujours très représentatifs de la musique qu’il nous pond.  Comme Pat aime bien s’entourer de personnes qui comprennent amplement son univers, il fait appel à Thierry Guitard (illustrateur atypique travaillant pour, entre autres, Rock N Folk, ndlr) pour illustrer son tout nouveau bébé. Entre trépanation et un visage brouillé d’émotions, on sait d’emblée que notre encéphale risque fort d’être décoffrer. D’ailleurs, lorsque l’on s’intéresse un peu au making-of de cet opus, on s’aperçoit vite que Pat veut aller à l’essentiel et capter un moment rempli de véracité. En effet, ce nourrisson fut enfanté en 5 jours, enregistrement et mixage confondus. Bon, vous vous demandez surement ce qu’il a dans le ventre, alors je vous invite à poursuivre la lecture de cette chronique.

‘Décoffrage’ est un album qui a reçu cette mission : dépoter dans le milieu punk voire rock. Il nous le prouve dès le lancement avec sa première piste Maximum titre de son précédent groupe. Les chœurs sont vraiment dans la pure tradition de la ponctuation punkifiante. Comme dans son combo des années fastes du mouvement No Futur, Pat choisit de chanter dans la langue de Molière mais un Jean-Baptiste Poquelin engagé. En effet, l’ex Oberkampf peint un portrait de la société qui est loin d’être rose bonbon (sans tomber dans le pathos complet) et il nous délivre des histoires remplies de vécu. Tout ce qui est significatif chez Pat c’est sa franchise avec son public et ceux qui le suivent depuis les années 80. Cependant il n’est pas seul maître à bon de son voyage. Sur Décoffrage il est toujours accompagné par Rascal assurant la partie « batteristique » et Loulou à la 4 corde. Ce que l’on peut remarquer c’est par rapport à son aîné, ce nouvel enfant est punk mais tourné vers le rock comme sur Signe sur Terre. Assurément, le tempo sur ce morceau est un chouïa plus lent ce qui a le don de « rockifier » la galette et les riffs sont vraiment « rock n rolliens » tout en ayant ce son joliment cradingue. D’ailleurs, si vous voulez entendre les différences vous pouvez toujours tendre les esgourdes sur Face à Face et Un Monde de Fous que le trio a réenregistré dans l’esprit de Décoffrage, vous comprendrez. Dans les tonalités nous sommes en présence d’un opus plus grave à l’image des textes qui le composent. Cependant, nous sommes loin du punk à la Ramones puisque toutes les compos durent au-delà de 2 minutes. D’ailleurs, on décerne le prix de la chanson la plus longue de l’opus à Tes Rêves, Mec (5 minutes 25). Pat réussit le pari de démontrer que le punk peut être travaillé sans trahir l’énergie et l’authenticité qui sont caractéristiques au genre. Cependant, exit toutes superficialités à la mord-moi-le-noeud. Ce qui est super agréable c’est bien cette reprise de la bande à Joe Strummer, Janie Jones à la sauce Kebra mitonnée aux petits oignons qui se termine en apothéose sur un « Merci Joe Strummer » des plus incantatoires. Puis il nous rappelle que le punk n’est pas mort avec un petit flashback sur Couleur sur Paris titre phare d’Oberkampf.

Enfin bref, nous passons 3 bons quarts d’heure avec rien d’autre que l’essentiel, la puissance, le dynamisme et la détermination de son géniteur. De plus, les compos originales prouvent que l’esprit punk peut perdurer à travers les ans. Du coup, nous sommes en présence d’un album brut de décoffrage mais rempli de maturité à la moelle encéphalique bien trempée. Encore une fois, aucune félonie et ça, c’est une foi de Kebra !

Pour vous donner envie Couleurs sur Paris, en Live de surcroît!





Alicia FIORUCCI

2 commentaires:

  1. Merci Alicia ,trop sympa ta chronique !
    Pat

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  2. Mais de rien Pat, tout le plaisir a été pour moi !! Merci pour l'envoi de ton nouvel enfant !!
    Biz !!

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