Rocke ton Punk!
Après son ‘Cœur sur la main’
qui date d’il y deux ans, Pat Kebra nous revient avec un tout nouvel opus ‘Décoffrage’.
Comme à l’accoutumée, les intitulés de ses albums sont toujours très
représentatifs de la musique qu’il nous pond.
Comme Pat aime bien s’entourer de personnes qui comprennent amplement
son univers, il fait appel à Thierry Guitard (illustrateur atypique travaillant
pour, entre autres, Rock N Folk, ndlr) pour illustrer son tout nouveau bébé.
Entre trépanation et un visage brouillé d’émotions, on sait d’emblée que notre
encéphale risque fort d’être décoffrer. D’ailleurs, lorsque l’on s’intéresse un
peu au making-of de cet opus, on s’aperçoit vite que Pat veut aller à
l’essentiel et capter un moment rempli de véracité. En effet, ce nourrisson fut
enfanté en 5 jours, enregistrement et mixage confondus. Bon, vous vous demandez
surement ce qu’il a dans le ventre, alors je vous invite à poursuivre la
lecture de cette chronique.
‘Décoffrage’ est un album
qui a reçu cette mission : dépoter dans le milieu punk voire rock. Il nous
le prouve dès le lancement avec sa première piste Maximum titre de son
précédent groupe. Les chœurs sont vraiment dans la pure tradition de la
ponctuation punkifiante. Comme dans son combo des années fastes du mouvement No
Futur, Pat choisit de chanter dans la langue de Molière mais un Jean-Baptiste
Poquelin engagé. En effet, l’ex Oberkampf peint un portrait de la société qui
est loin d’être rose bonbon (sans tomber dans le pathos complet) et il nous
délivre des histoires remplies de vécu. Tout ce qui est significatif chez Pat
c’est sa franchise avec son public et ceux qui le suivent depuis les années 80.
Cependant il n’est pas seul maître à bon de son voyage. Sur Décoffrage
il est toujours accompagné par Rascal assurant la partie « batteristique »
et Loulou à la 4 corde. Ce que l’on peut remarquer c’est par rapport à
son aîné, ce nouvel enfant est punk mais tourné vers le rock comme sur Signe
sur Terre. Assurément, le tempo sur ce morceau est un chouïa plus lent ce
qui a le don de « rockifier » la galette et les riffs sont vraiment « rock
n rolliens » tout en ayant ce son joliment cradingue. D’ailleurs, si vous
voulez entendre les différences vous pouvez toujours tendre les esgourdes sur Face
à Face et Un Monde de Fous que le trio a réenregistré dans l’esprit
de Décoffrage, vous comprendrez. Dans les tonalités nous sommes en présence
d’un opus plus grave à l’image des textes qui le composent. Cependant, nous
sommes loin du punk à la Ramones puisque toutes les compos durent au-delà de 2
minutes. D’ailleurs, on décerne le prix de la chanson la plus longue de l’opus
à Tes Rêves, Mec (5 minutes 25). Pat réussit le pari de démontrer que le
punk peut être travaillé sans trahir l’énergie et l’authenticité qui sont
caractéristiques au genre. Cependant, exit toutes superficialités à la
mord-moi-le-noeud. Ce qui est super agréable c’est bien cette reprise de la
bande à Joe Strummer, Janie Jones à la sauce Kebra mitonnée aux petits
oignons qui se termine en apothéose sur un « Merci Joe Strummer » des plus incantatoires.
Puis il nous rappelle que le punk n’est pas mort avec un petit flashback sur Couleur
sur Paris titre phare d’Oberkampf.
Enfin bref, nous passons 3 bons
quarts d’heure avec rien d’autre que l’essentiel, la puissance, le dynamisme et
la détermination de son géniteur. De plus, les compos originales prouvent que
l’esprit punk peut perdurer à travers les ans. Du coup, nous sommes en présence
d’un album brut de décoffrage mais rempli de maturité à la moelle encéphalique
bien trempée. Encore une fois, aucune félonie et ça, c’est une foi de
Kebra !
Pour vous donner envie Couleurs sur Paris, en Live de surcroît!
Alicia FIORUCCI
Merci Alicia ,trop sympa ta chronique !
RépondreSupprimerPat
Mais de rien Pat, tout le plaisir a été pour moi !! Merci pour l'envoi de ton nouvel enfant !!
RépondreSupprimerBiz !!