Cold as Ice!
En cette période hivernale,
l’arrivée de quelques galettes qui transpirent des sueurs froides sont légion.
En effet, pour ce mois de février nous sommes en présence du crooner australien
lorgnant vers le gothique répondant au doux nom de Nick Cave. Bien sûr,
le bougre est toujours accompagné de ses Bad Seeds qui nous sèment, comme
à l’accoutumée, de bien belles mélopées
toute en subtilité et ce Push the Sky Away va nous le démontrer. Bien
qu’étant enregistré à Saint-Remy de Provence, soit dans le sud de l’Hexagone,
il n’empêche en rien que la rondelle soit plus dans l’ambiance du climat
polaire arctique que celui de Rio de Janeiro. En même temps, nul besoin de se
faire une autre idée sur l’orientation musicale de cet opus en s’attachant au
visuel de cette dernière. Ne serait ce lorsque l’on voit la pochette
représentant Nick Cave dans une pièce tout de blanc immaculé chassant une femme
nue floutée en dehors de cet appartement on se doute bien qu’il ne va pas
s’agir de « joyeuserie ». Nick Cave and the Bad Seeds conservant le
producteur des 3 albums précédents à savoir, Nick Launay, permettent une
machine bien huilée et cela va s’en ressentir au niveau des esgourdes.
L’album, qui comporte 9 pistes et
s’ouvre sur un We No Who U R, glacial à souhait comme le maîtrise si
bien notre orateur de froideur. Assurément, le gaillard n’est pas connu pour
ses mélodies enjouées et guillerettes, loin de là. Mais c’est pour cela qu’on
l’aime puisque son univers nous plonge dans les méandres du pathos ce qui a le
don de purifier notre âme. Tout l’album se construit de manière lancinante et
lente dans la même veine que Murder Ballad mais en version épurée et
plus mature et moins pop. La présence de section de cordes apporte une touche
genre « requiem » nous pénétrons dans l’antichambre de la catharsis
auditive grâce à ce Push the Sky Away. Un des morceaux phares de l’album Jubilee
Street nous remémore le (Are You) the One That I've Been Waiting
For? de l’opus the Boatman’s Call. Comme à l’habitude
le piano est souvent présent dans l’œuvre de Nick Cave mais ce qui prédomine ce
sont les parties de guitares sorties tout droit d’outre-tombe. Sa voix toujours
aussi incantatoire nous hypnotise pour notre plus grand plaisir. Il est tel un
gourou au service de nos pulsions dépressives.
Nous ne pouvons occulter le côté quelque peu expérimental et alternatif
de ce nouveau recueil créatif de Nick Cave surtout sur la piste 3 Water’s Edge qui ressemble plus à un
exercice de poète récitant son écrit sur une musique apocalyptique. Comme il
est bon de jouir auditivement, d’autant plus que des intonations féminines sont
parsemées ici et là.
En tout cas, cet album n’est pas
à prescrire aux individus ayant une tendance au suicide car cela n’arrangerait
en rien les choses, à moins d’équilibrer sa posologie. Mais qu’importe, il est
d’une beauté, certes glaçante, mais non dénuée d’émotions et d’une technicité
musicale sans faille. De plus, nous sommes en présence d’un opus homogène où
aucune chanson n’est plus faible par rapport aux autres. Tout coagule à
merveille et tout ça pour nous satisfaire. Nous passons 42 minutes de pur
bonheur paisible en se laissant entraîner par son organe vocal. Si vous avez besoin d’un album introspectif ce
Push the Sky Away est pour vous. Alors, le 18 février ruez vous chez vos
disquaires favoris pour Nick Cave and the Bad Seeds.
Jubilee Street:
Alicia FIORUCCI
Peut-on dire que les "Critics Rock" sont parfois aussi importants que les musiciens créateurs eux-mêmes ? Je n’irai pas jusque là, mais parfois et souvent, ils nous dirigent vers des horizons musicaux qu'on n'aurait pas du tout eu la moindre démarche d'aller fourrer son nez(ou plutôt tendre les oreilles)vers des artistes qu'on ne connaît pas. Cette chronique en est l'exemple et a attisé ma curiosité !! C'est une révélation, n'ayons pas peur des mots et cet album tourne en boucle depuis cette découverte!! Donc chronique positive et enrichissante !!CQFD.
RépondreSupprimerAnother excellent article by the one and only Alicia Fiorucci.. This article takes you on a journey seen through the eyes of the author and Nick Cave.. It's content is outstandingly concise, accurate and is packed with so many facts. Alicia's talent stretches way beyond the stage. Those who know her will know how intellectual she is.. This comes to the fore in this, well not only this but through her entire blog. I encourage every one to take the time to read these excellent articles.. Well done Alicia. Top marks! 💖
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