Baila Rock!
Et si la forêt de Brocéliande
s’était délocalisée chez nos amis espagnols ? En tout cas, c’est bien ce
qui me vient à l’esprit à l’écoute du nouvel opus ‘Vida’ de nos amis Saurom.
Ce groupe, existant depuis 1996, a déjà 6 albums à son actif mais il n’a pas
fini de nous surprendre. En effet, sur leur 7e c’est tout un
programme enchanteur auquel on va avoir le droit. Cette balade musicale, qui va
durer pendant près d’une heure, va nous délivrer quelques petits secrets
remplis de magie et de légendes. Attention opération féerie! Déjà lorsque l’on
lorgne du côté de la pochette, on est d’emblée dans l’ambiance de leur musique.
Une petite fille en habits de jadis dans les tons verts, jouant de l’oud, dans
un décor où la nature est reine grâce aux ornements de lierre, nous démontre
que l’on va être en présence d’un album où le côté celtique et folk sera mis en
exergue. Allez, la mise en bouche étant faîte, passons au plat de résistance de
ce nouvel album.
Dès l’envoi de la galette dans le
lecteur, le son de la cornemuse retentit suivi de près de la flute, on plante
le décor de l’univers folk. Mais, attention le son rock, à grand renforts de
riffs cisaillant assurés par Raulito, ne tarde pas à faire son entrée
sur Cambia el Mundo qui lance les festivités et ce pour notre plus grand
plaisir. Chez Saurom on fait passer l’émotion avant toute chose. En effet, les
démonstrations techniques pompeuses, pour ne pas
dire « chiantes », à la Satriani (bien que dans Chickenfoot il
s’en sort bien mieux) ne sont pas légion ici. Tout ceci est amplement
perceptible sur un des nombreux titres, merveilleux, que compose cette
rondelle, Magia. Assurément, ce morceau transpire la finesse et la
subtilité. De plus, la voix de Miguel est mélodieusement rock. On est
dans un registre fort mais aussi juste loin des voix death metal qui beuglent,
ici on place la mélopée sur un piédestal. Cela rend l’ensemble émotionnel à souhait
ainsi qu’envoutant. On a le bonheur d’entendre une partie de piano sur cette
piste jouée par Santiago. Ce qui est fort agréable chez ces farfadets
ibériques, c’est qu’aucune chanson ne se ressemble. Nous naviguons au grès des
rivières tantôt heavy comme c’est le cas sur Angeles qui reprend le côté
métal de plus près, tantôt en comptine rock notamment sur la Leyenda del
Gambrinus. Ici, l’univers de Tolkien n’est pas franchement bien loin. De
plus, ils nous gratifient d’un instrumental Emperatriz avec la flute en
premier plan qui nous ramène aux temps de troubadours et des faiseurs de joie
d’antan. Inutile de vous dire, qu’ils chantent dans la langue de Federico Garcia Lorca. Quid de la partie
rythmique ? Le tandem Antonio (batterie) et José (basse) remplissent
leur mission d’être le socle du groupe avec brio. Et n’oublions pas la guitare
rythmique, les chœurs, la cornemuse ainsi que la flute qui sont tous l’objet
d’un seul et unique homme Narci. En écoutant cet opus, on ne peut faire
l’impasse sur l’ambiance entraînante qu’il règne. D’ailleurs, on ne peut
occulter Mirame qui est d’une puissance exquise. On se retrouve vite
happé(es) par leurs compositions originales. D’ailleurs, en parlant de ça,
Saurom est un groupe qui a sa propre identité et aucun groupe ne peut les
imiter. La voix tellement singulière et les ambiances qu’ils dépeignent en font
une des formations les plus authentiques de la scène hispanique et même
internationale. On pourrait croire qu’ils reprennent les ficelles de leur
confrères Mägo de Oz mais tendez l’oreille vous y percevrez bel et bien une
nette différence entre ces deux groupes.
En tout cas, si vous ne connaissez pas Saurom ruez vous
dessus car en les écoutant la Vida es bella. C’est un album qui vous
émerveillera car tout est orchestré pour que nous puissions pénétrer dans leur
petit monde si éblouissant. De plus, le printemps arrive à grands pas et cette
nouvelle missive heavy-Folk illuminera votre quotidien. Il ne me reste plus
qu’à vous souhaiter une promenade auditive et visuelle car il est évident que votre imagination
divaguera agréablement. Disfrutad !
Maintenant, écoutez la Leyenda Del Gambrinus et son clip bien esthétique:
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