Bonjour à toutes et tous les lecteurs de Rocking in a Free World,
Ayant été contactée il y a de cela un bon mois par Christian Casoni de Blues Again, afin d'écrire quelques chroniques de temps à autres pour le webzine, il me semble bon de vous en faire profiter.
Mes deux premiers écrits sont sur le premier album solo de Devon Allman, ainsi que le dernier Nick Cave qui a été remanié pour l'occasion de Blues Again.
Voici ce que cela donne, bonne lecture.
LE LIEN DE BLUES AGAIN ICI
Devon Allman "Turquoise" (Ruf Records 2013)
Lève-toi, fils de Gregg Allman. Alors, Allman Devon, on suit les traces de son paternel ? Après Honeytribe, Royal Southern Brotherhood, te voici en solo ? Mon gaillard, ce que tu nous as pondu, c’est du dépaysement auditif. ‘When I Left Home’ pour commencer, bon, et puis une orgie de sonorités sudistes, plein pot sur ton Texas natal et son blues mâtiné de soul (‘Into The Darkness’), avec le sax de Ron Holloway. Chapeau bas pour ta reprise de l’ami Petty et de Stevie Nicks (‘Stop Draggin’ Me Around’). Toujours en excellente compagnie, je vois, coquin… N’est-ce pas Samantha Fish qui pousse la chansonnette avec toi, maintenant ? Estampillée Ruf Records, elle aussi. En même temps, comment aurait-elle pu résister à ta voix chaude ? L’influence du Boss sur ‘Don’t Set Me Free’, maintenant ? Tu nous la ferais pas à l’américaine, des fois, genre classic rock ? ‘Yardira’s Lullaby’… bel instrumental, douceur et subtilité. Compétent sur la six-cordes, le Devon. Tu touches vraiment à tout, tu nous en mets de toutes les couleurs dans l’esgourde, mais toujours sur une base bien bleue. Et c’est qui les deux autres ? Suis-je bête… Yonrico Scott derrière les fûts et Myles Weeks à la basse. Vraiment fameuse, ta galette. Beau boulot, Devon.
Alicia FIORUCCI
Nick Cave & The Bad Seeds "Push the Sky Away" (Kobalt - 2013)
Dans le genre sueurs froides, voici le crooner australien gothico-compatible, jamais sans ses Bad Seeds. Push the Sky Away a beau avoir été enregistré à Saint-Remy-de-Provence, il dégage un climat plus polaire que tropical. Un coup d’oeil à la pochette donne une idée rapide de ce qui nous attend : dans cet appartement blanc immaculé, Nick Cave chasse une ombre de femme nue. Nick Cave and the Bad Seeds conservent le producteur qui officiait sur les trois albums précédents, Nick Launay. La machine est bien huilée, les esgourdes s’en rendent compte tout de suite. L’album comporte neuf pistes. Il s’ouvre sur un ‘We No Who U R’ glacial, grande spécialité de notre orateur de froideur. L’album se construit ainsi, lancinant, dans la veine de Murder Ballad, mais plus épuré, plus mature, moins pop. Une section de cordes apporte une touche requiem. On plonge dans la catharsis auditive avec ‘Push The Sky Away’. Le morceau-phare de l’album, ‘Jubilee Street’, renvoie au ‘(Are You) The One That I've Been Waiting For?’ (album The Boatman’s Call). Le piano n’est pas resté au vestiaire, mais les guitares d’outre-tombe dominent nettement. Le chant est toujours incantatoire, hypnotique, Nick Cave est un gourou au service de nos pulsions dépressives. Difficile de passer sous silence les recherches experimentales comme ‘Water’s Edge’,poésie recitée sur une apocalypse parsemée, ici et là, d’intonations féminines. Cet album n’est pas à prescrire aux individus animés de pulsions suicidaires. Sa beauté glaçante n’est jamais dénuée d’émotions et sa technicité musicale, sans faille. C’est une oeuvre homogène, sans titres faibles. Toutes ces effusions coagulent à merveille. 42 minutes de pur bonheur. Vous avez besoin d’un album introspectif ? Push The Sky Away est fait pour vous.
Alicia FIORUCCI
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