mardi 12 mars 2013

DAVID BOWIE, The Next Day (2013 - Columbia)

He Can Be Heroes!


Bon par quel bout commencer à l’évocation du nom Bowie? Depuis 2004, il se faisait plus que discret, il était hors médias, ne disant mot sur ses activités musicales, le disant souffrant, presqu’à six pieds sous terre… mais bon c’était sans compter sur la ténacité du Thin White Duke. Eh oui, en ce mois de mars 2013, soit 9 ans après son retrait médiatique, le bougre nous offre un tout nouvel opus The Next Day en compagnie de son producteur fétiche Tony Visconti. On ne l’attendait plus sur le devant de la scène rock et le voici bel et bien, quel revirement de situation. Ce qui a le don de ravir tous ses admirateurs. Qu’ils soient de l’ère Ziggy ou ‘Reality’ tous sont conquis par Bowie et y a de quoi. Toujours est-il c’est que le caméléon du rock n’a pas fait les choses à moitié. Je m’explique : depuis janvier il nous a déjà mis l’eau à la bouche avec un tout premier extrait de cette galette Where are We Now ? , puis lorsque nous avons bien assimilé ce titre, vlan qu’il nous en ressert un deuxième un mois après. C’est au tour de The Stars are out Tonight de faire son entrée en scène, avec un clip d’un esthétisme dont lui seul a le secret. Deux titres aux univers radicalement différents puisque l’un est mélancolique l’autre plus énergique. Mais lisez la suite car on va disséquer ce tout nouveau Bowie, dés maintenant.


Dès l’attaque de la plage titulaire The Next Day on est d’emblée plongé dans l’ambiance Bowiesque. Assurément, depuis 9 ans sa voix n’a rien perdu de son grain si reconnaissable entre mille chanteurs du rock. Ce qui est fort agréable c’est de ressentir l’envie qui est bel et bien présent comme si la petite dizaine d’années de traversée du désert n’avait jamais existé. On a laissé Bowie en 2004 et bien c’est idem en 2013, tant mieux pour nous. D’ailleurs, on remarque dans cet opus qu’il est toujours aussi attaché au rock et ses mélodies entêtantes. Assurément, le deuxième titre dévoilé The Stars are Out Tonight résonne déjà comme un tube. De plus, le clip l’accompagnant en fait une pièce forte de cette galette. D’ailleurs, cette piste est dans la pure lignée de Reality. Mais David ne s’est jamais contenter de faire du rock basique. Les mélopées sont travaillées, matures remplies de subtilité autant de critères qui figurent déjà sur son scintillant CV. Il nous le prouvera sur Dirty Boy auquel il rajoute une partie de sax assurée par Steve Elson qui, d’ailleurs, sera présent sur d’autres morceaux de ce ‘Next Days’. Et comme Bowie a un univers artistique talentueusement complexe et vaste, il nous embarque à bord d’un titre sur le fil du rasoir du jazz-rock avant-gardiste If You Can See Me. Ce qui prouve que notre ami sait très bien s’adapter à son époque et même jadis il était en avance sur son temps. On pourrait voir en lui un visionnaire de l’art musical. Il est tel le phasme au service de sa folie créatrice. Eh oui, car il nous balade à travers des tons tantôt chauds, tantôt plus froids comme sur Where are We Now ? qui est le paroxysme du spleen. Mais bon n’oublions pas ses acolytes de jeu car sans ces musiciens de génie rien ne pourrait se faire. En effet, nous retrouvons Gail Ann Dorsey tenancière de la basse qu’elle manie avec brio, Gerry Leonard Earl Slick et David Torn à la 6 corde, Zachary Alford derrière les futs (qui a travaillé avec le Boss). Mais on retrouve quelques guests entre autres Tony Levin, Henry Hey, Sterling Campbell ainsi qu’une section de cordes (Antoine Silverman, Maxim Moston, Hiroko Taguchi, Anja Wood). En tout cas, tout ce beau petit monde ensemble sous la direction de Bowie, nous enchante et nous pond un album de qualité comme le témoigne You Feel so Lonely You Could Die toute en douceur et conviction dans les propos chantés. Que dire de la dernière chanson Heat ? Si ce n'est qu'elle nous laisse dans un état de béatitude flagrant. Un morceau qui clôt cette missive de main maître avec toute la quintessence du retour tant attendu de Bowie. Bon le seul regret, se situe au niveau de la pochette. En effet, elle reprend celle d’ ‘Heroes’, on aurait attendu mieux de la part de David sachant son niveau artistique à nous emmener dans des ambiances mystérieuses et singulières.


En tout cas, pour ceux qui seraient frileux de s’affranchir de cette nouvelle rondelle de David Robert Jones, qu’ils n’hésitent pas. Les caractéristiques d’antan de Bowie sont toujours là et en plus abouties. Nous sommes en présence d’un album qui a su évoluer avec son temps tout en gardant des références dans les 70’s ce qui en fait un album riche en émotions, en senteurs, en sonorités etc… et maintenant je vous libère de cette lecture fastidieuse et vous invite chaleureusement à aller jeter vos esgourdes sur ce tout nouveau brûlot. Bowie is Back ? Yes, he is ! So let’s dance !

The Stars are Out Tonight:



Alicia FIORUCCI

1 commentaire:

  1. Une chronique d'un album qui parle de l'album ????? Et bien ce n'est pas toujours le cas !! Ici c'est fluide, pas de répétitions, pas de gros délires, vocabulaire varié, précisions sans rentrer dans des détails superflus. N'étant pas un grand fan de Bowie (hormis une période bien précise), ça me donne tout de même envie de l'écouter ce "Next Day" !!

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