Opération dépotage!
Waouw quelle bombe ! Vous
êtes sûrement en train de vous demander
de quoi je suis en train de parler. Si vous pensez qu’il s’agit de la
dernière miss France ou, que sais-je encore, de quelles autres stupidités
superficielles, vous avez tout faux ! Eh oui, vous vous mettez le doigt
dans l’œil et bien profond, d’ailleurs. Non, dans ce cas présent, la bombe en
question, c’est le concert donné par Jim Jones Revue le lundi 10
décembre au bar, aux allures de club New-Yorkais, The Soul Kitchen. Cet
évènement, organisé par l’Atelier de Luxembourg, allait franchement détoner au
pays de la Bofferding et je dois avouer que cette dernière a coulé à flot dans
les gosiers des assoiffés de musique endiablée. Allez passons à l’entrée car
tout ceci n’était que l’apéro.
20H les portes de l’enfer
s’ouvrent. On était déjà quelques uns à patienter devant cet antre où le terme
rock n roll allait prendre tout son sens. Le public arrive au compte goutte et
sans que l’on s’en aperçoive, la salle est pleine. Dans ce public, ayant bravé
le froid, on retrouve toutes les tranches d’âge. De plus, on décèle amplement
parmi ces rock n rolleux, les fans du groupe et ceux venus découvrir. Cela sera
démontré dans la manière de se comporter durant le set. En effet, d’une part
on aura ceux qui scanderont les titres avec ferveur et d’autres les curieux qui
seront attentifs à cette expérience survitaminée. Cependant trois choses les
réunissent : la gomina, le look rockab’ et l’amour du rock. En même temps,
ce n’est pas franchement étonnant, car ce que distille Jim Jones et ses sbires
c’est à la croisée du rockabilly entremêlé de sonorités punk sans en oublier
les racines chères à leurs yeux, à savoir, le bon vieux rock n roll, dit
d’antan. Vous savez celui à la Little Richards, Eddie Cochran et ses
contemporains rock n rollesques. Le concert commence vers 21H et durant 1H30 on
va avoir du lourd, tiptop niveau musical. Lorsqu’on les voit débarquer on
retrouve l’esprit dandy rock so british qui est largement perceptible. La
première partie est plus tournée vers
l’esprit « garage ». Il y des petits larsens par ci par là qui
sont savamment maîtrisés. En effet, les réglages instrumentaux sont faits de
manière à avoir un son brut de décoffrage. J’espère, d’ailleurs, que le
disjoncteur est bien accroché car des volts, il va en prendre pour son grade,
tant pis pour lui. Le côté boogie-woogie électrisant viendra par la suite dans
ce show, qui donne chaud, d’ailleurs. Effectivement, c’est à ce moment que le
talent d’Henri Herbert (nouvelle recrue au sein du combo, ndlr)
sera mis en exergue. En effet, l’esprit de Jerry Lee Lewis semble l’habiter.
Bien que la musique soit plus énergique et jouée fort, euphémisme quand tu nous
tiens, le son n’est pas assourdissant et on n’en ressort pas avec des
acouphènes ni mal de crâne. Au contraire de ce que j’avais vécu avec Jon
Spencer Blues Explosion. Jim Jones est une pile électrique prête à
exploser à tout moment il déverse son rock n roll à grands renforts de cris non
dénués de justesse vocale. Cela dit, il n’assure pas uniquement le chant mais
aussi la guitare. Et là aussi il se donne à fond. Les influences du MC5 ne sont
pas bien loin lors de leur prestation. Comme ses comparses doivent tenir la cadence, c’est à ce moment là que Nick
Jones apparaît derrière ses fûts. Il cogne sec, net, précis avec conviction
et le tout est assurément efficace. On retrouve dans leur setlist des titres de
leur dernier album, mais pas uniquement, s’intitulant Savage Heart
(sorti le 15 octobre 2012, ndlr) tels que Shoot First, I gotta be about me
ou encore Chain Gang morceau plus
lent mais toute en lourdeur. La basse, assurée par Gavin Jay, est mise
en avant sur ce dernier titre et c’est tellement bon de percevoir auditivement
des vrais instruments, à l’heure où on s’englue dans une société dominée par
les ordinateurs. Mais tout ça ne serait pas
complet sans les éclaboussures pour nos esgourdes à grand renfort de riffs lancés par un Rupert Orton
qui se déchaîne sur sa Gretsch qui ressemble fort à un modèle des années 50.
En tout cas, Jim Jones Revue est
une expérience musicale à vivre au moins une fois dans sa vie. Vous en
ressortirez ravis. Cela dit, si vous vous attendez à un concert calme passez
votre chemin. Allez plutôt écouter Carla Bruni, au moins, là, pas de risque que
ça soit trop violent. N’empêche maintenant j’ai qu’une envie c’est de les
revoir rapidement. Jim Jones Revue rocks !
Alicia FIORUCCI
Je ne connaissais pas ce groupe . Merci pour cette découverte
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