TRIPLE SEC ROCK!
Et si on prolongeait les congés,
ça vous dit ? C’est bien ce que je me suis décidée de faire en cette mi
septembre pour un joyeux périple musical. On est le 12 et voilà que je ressors
mon baluchon, que je refasse une sélection de fringues, que je prenne tout le
nécessaire (eye liner et autres broutilles de filles), sans oublier la caméra
(on ne sait jamais) pour virer sur Nancy. Autant de préparatifs de la plus
haute importance pour toutes gonzesses rock qui se respectent. Allez venez avec
moi, je vous embarque.
GENERAL BIZARRE, photo Barouf MENZZOTO |
SLITS PLASTERS, photo Barouf MENZZOTO |
Eh oui, une soirée placée sous le
signe du punk alternatif me tentait bien en ce vendredi 13 septembre. Un
concert organisé par l’association Materia Prima, instigatrice du Festival
Souterrain Porte VII se tenait au Totem de Maxéville. Bon, j’arrive sur le
lieu vers 21H, déjà l’endroit me plait genre de grand entrepôt à l’ambiance
délicieusement industriel … On se croirait dans un décor mi science-fiction,
mi-contemporain. En tout cas, je sens d’emblée que le programme va me convenir.
Le premier groupe rentre en scène, c’est Général Bizarre. Un combo bien
connu de la scène nancéenne puisqu’il s’agit de leur berceau. Ces 4 gaillards
mélangent un psychobilly aux intonations années 50 grâce à l’utilisation d’un
micro tête de mort retranscrivant leurs influences. Energie, humour et bonne
dose virilisante sont au programme. Et la soirée n’est pas finie puisque c’est
au tour de Slits Plasters de prendre la d’assaut la scène après un
changement (trop long ?) de plateau. Une performance d’une demie heure qui
ne sera pas de tout repos mais personnellement, cela n’a pas été ma came. Mais
bon passons car la tête d’affiche est tenue par une reine punk, seule présence
féminine scénique de cette soirée, et non des moindres, Lydia Lunch
accompagnée de ses Big Sexy Noise. La dame est un mixe de Patti
Smith, Diamanda Galas et on ne peut
s’empêcher de penser à Nina Hagen à la vision de son show. Décadence, appel à
la masturbation, poésie revendicative sur fond de musique destroy sont les
ingrédients de son spectacle. Après plus d’une heure trente de prestation
musclée d’ovaires et un rappel, l’égérie punkifiante s’éclipse : fin de la
première partie du périple.
LYDIA LUNCH , BIG SEXY NOISE, Photo: Barouf MENZZOTO |
PAULETTE, photo: François GOLFIER |
NICO, photo: François GOLFIER |
C’est après une balade amplement
méritée avec Morphée et une petite virée dans la ville de Virginie Despentes,
que je m’apprête à entamer le second morceau du circuit rock n rollesque. Allez
hop, legging simili cuir, débardeur noir sur le dos, bottines cloutées et c’est
parti pour se rendre Chez Paulette, dans un coin perdu de Meurthe-et-Moselle
nommé Pagney-derrière-Barine. Mais bon nul besoin d’une grande ville pour
s’éclater comme il se doit. La preuve, Paulette célèbre entité dans le milieu
de la musique live fêtait ses 90 ans. Quoi de mieux pour célébrer cet
événement ? Un concert bien évidemment. Le nancéen Nico nous fit
passer un début de soirée dans les règles de l’art blues teinté de folk et nous
mettait déjà dans l’ambiance avant d’accueillir le texan Neal Black et Manu
Lanvin. Remercions l’association M’la qui nous a offert ce plateau
de qualité en ce 14 septembre 2013. Un
show, on ne peut l’appeler autrement, tant Manu occupe l’espace et communie
avec le public. Neal Black apporte la touche dépaysante grâce à sa voix
biberonnée au Four Roses et surtout son accent du sud des USA. Paulette dansera
même avec Mike Lattrell, le clavier de cette formation au dynamisme
atteignant sa quintessence. On ne peut rester indifférent devant la qualité de
la section rythmique. En effet, Gabriel Barry s’implique à fond dans son
instrument tantôt à la basse, tantôt à la contrebasse. Et quid de Jimmy
Montout à la batterie? Un gaillard d’une finesse de jeu orchestrée
avec un talent fou. C’est au bout de deux heures et après quelques reprises (Gloria,
All along the Watchtower mais aussi You can’t Always get What you Want)
que les artistes regagnent leurs loges. Cela dit la soirée n’est pas vraiment
finie puisqu’ils se mêlent volontiers au public pour se faire tirer le portrait
par les fans avec qui ils échangent quelques palabres. Quand l’aspect musical
rejoint celui humain, l’équation est une parfaite. Fin de la seconde partie.
MANU LANVIN & NEAL BLACK, photo: François GOLFIER |
The FLASH par Alain HIOT |
Patrick BALDRAN, Lionel RAYNAL par Hervé STANCIU |
C’est après quelques bonnes
heures de sommeil et un petit déjeuner englouti que je reprends mon volant pour cette fois, partir à la
conquête de la Capitale. Un voyage qui m’aura donnée du fil à retordre surtout
à l’arrivée. Eh oui, les joies des
embouteillages parisiens. Mais bon, Pure Prairie League dans le lecteur,
calmait les ardeurs, ma nervosité mais surtout mon ras-le-bol d’osciller entre
la 1ère et le point mort. Bon vous allez me demander pourquoi j’atterrissais
à Paris ? Nulle envie, ni grand besoin de voir la dame de fer et ses
consœurs mais plutôt d’assister à une soirée labellisée Bad Reputation.
Un plateau qui me faisait saliver allait être servi au New Morning avec au menu
The Flash (groupe de Lorraine, quelle coïncidence) et The Reverend
Black Network. Je me rends donc dans ce lieu qui transpire le jazz, le
blues et le rock. Je ne connais pas l’endroit mais sa renommée ne me laisse pas
indifférente. Une scène foulée par Miles Davis, Pat Metheny, Chet Baker plus
récemment Fred Chapellier, Tom Principato et bien d’autres encore … promettait
une soirée pulvérisant le thermomètre. The Flash distille un rock 70’s teinté
de funk le tout avec un groove non dissimulé. Elise Mazzarini, à la voix
semblable à Grace Slick, arrive à conquérir l’assemblée bien que la prestation
scénique soit encore un peu timide. Cependant, musicalement c’est carré, ça
joue bien, propre et les jeunes sont en pleine ascension. Retenez bien leur
nom! Puis vient le moment de se confesser grâce au Reverend Black Network, qui
ce soir là, lançait leur album Hell or Heaven. Un album produit sous la
houlette de Chet Himes (ZZ Top, Ted Nugent and many more …). Lionel Raynal
n’est pas un léporidé de 6 semaines sur les planches, on sent d’emblée
l’aisance à communiquer avec le public. Il a l’art d’apostropher l’audience en
leur demandant de s’approcher même avec des chaises s’il le faut. En effet,
toujours plus agréable pour des musiciens de jouer avec des individus proche de
la scène. C’est à grands renforts de blues rock musclé, je dirai même, burné,
que la soirée se poursuivra. Les gaillards passeront en revue Better Days,
Hello Heaven, mais aussi Just a Shadow ou encore Gardens of
Stones de leur nouveau bébé. Un vent provenu du sud des USA entremêlé avec
une brise UK souffle sur le New Morning. Il n’empêche que la plénitude d’être
là ce soir est perceptible au-delà des enfers. Incandescent est forcément le terme
adéquat. La présence des choristes Eva Suissa et Murielle Lefebvre
ajoute encore plus de peps à ce brûlot live. Patrice Pillon (batterie) et
son acolyte rythmique Bruno Maurin (basse) suivent avec brio la guitare
affûtée de Patrick Baldran. Après presque deux heures de pure folie rock
aux relents blues, il est temps pour le Black Network de reprendre ses esprits.
Le paradis sur Terre, vous connaissez ? En ce qui me concerne, oui. Fin du
3ème et dernier volet du rock trip de la mi-septembre.
REVEREND BLACK NETWORK par Alain HIOT |
C’est ainsi que je vous ai
transportés dans mon univers on the road. Thelma &
Louise, tenez vous bien … Cependant, comme dirait le roi Lézard, « This is
the End »pour le moment. Mais ne soyez pas tristes, je vous réserve encore
beaucoup de récits rock n rollesques …The show must go on with Rocking in
a Free World !
Alicia FIORUCCI
4 days on the road and many "stars" in the eyes....
RépondreSupprimerAlicia, what can one say? Every article that I read that's been created from you own eyes, ears, mind to your hand. You excel to the highest degree.
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