vendredi 13 septembre 2013

BEAUTY OF GEMINA, The Myrrh Sessions (2013 - SPV)

COLD LIKE DEATH!



Et si on sortait des carcans des gros sons burinés à grands renforts de guitares saturées, de voix hurlantes post-zombiesques dégoulinantes d’hémoglobine, aux relents d’une chaire putréfiée ? C’est bien ce que nous allons avoir le droit avec le groupe suisse Beauty of Gemina, un groupe qui serait dans la catégorie électro rock alternatif mais qui, là, nous revisite leurs anciens titres de manière, disons, épurée. Beauty of Gemina est un combo né des cendres du groupe suisse Nuuk en 2006 et détient dans son escarcelle à mélopées, déjà quatre albums.  Allez passons désormais à l’album dont il est  question.
 
 
En effet, nous avons d’emblée un instrumental Myrrh I uniquement exécuté au piano à l’instar de la grande prêtresse avant-gardiste Diamanda Galàs. A l’écoute de cet opus nous ne pouvons passer à côté d’artistes tels que Nick Cave & the Bad Seeds ou Interpol. D’ailleurs, Suicide Landscape est complètement emprunt à ce que produit le crooner gothique. Ce titre aurait pu largement figurer sur l’album the Boatman’s Calls de l’australien à la chevelure de jais. Ce qui est agréable à  l’esgourde c’est le retour à de réels instruments. Eh oui les Myrrh Sessions s’habillent de violons (Philip Hirsiger, Rachel M Wieser), piano, guitare acoustique, balalaïka (Marco Gassner) mais aussi violoncelle (Andréa Sutter), autant dire qu’à l’heure de la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) nos cages à miel sont en plein renouvellement positif et redécouvrent les joies des sonorités remplies d’authenticité. L’ambiance de cet opus n’est nullement dans le but de nous trémousser sur le « dancefloor » et ce, tant mieux, puisque ce qu’ils nous produisent est une petite perle dans le monde musical. L’atmosphère y est délicieusement froide quelque peu dépressive mais sans le côté surjoué adolescent, ici le ton sonne juste. A spécifier que l’univers de l’album n’est nullement pesant pour autant, il n’y a pas de lourdeur comme il pourrait y avoir dans le genre doom métal. Il serait plutôt dans une veine mélancolique, à dire vrai. Il faut dire qu’avec des morceaux se nommant Obscura, Last Words ou encore Dark Rain on se doute que la joie de vivre n’est pas conviée à la fête De plus, on ne peut omettre le côté original des compostions qui sont chiadées et peu communes. La voix de Michael Stele nous emmène loin des contrées standardisées, il est tel un conteur au service de ses auditeurs, une voix douce, enchanteresse qui a l’art de nous envoûter. Du côté de la partie rythmique on retrouve derrière la batterie Mac Vinzens et David Vetsch tenant le manche à 4 cordes.

 
Après toutes ces lignes, j’ai bien envie de vous dire « ruez vous sur cette petite beauté auditive made in Beauty of Gemina » (pour le coup, le nom leurs sied à ravir). Nous avons à faire à un album parfait pour l’introspection et la catharsis de nous pauvres mortels que nous sommes. Délicatesse et sobriété pourraient vraiment qualifiés cette merveille à tympans. Maintenant c’est à vous de juger, mais si vous aimez la création vous serez largement conquis. Bonne écoute. 

 

Vous pouvez aussi retrouver cette chronique sur le site de Ultrarock: http://ultrarock.free.fr/
 
Allez un petit titre, Narcotica, pour illustrer tout ça:
 
 
 
Alicia FIORUCCI

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