jeudi 31 mai 2018

THE DAMNED + VILE ASSEMBLY - Live-report (Petit Bain - Paris) 29/05/18


100% UK

Photo Alicia Fiorucci / Vile Assembly
C’est dans un Petit Bain, pour le coup, trop exigu pour l’événement, que mardi 29 mai, nous avons fait le grand plongeon et le plein de sensations. En effet, pour ponctuer la fin du mois, nous avons rendez-vous avec les sacrés Damned et Vile Assembly en ouverture. Un plateau 100 % UK pour notre plus grand plaisir. 20H40 entrée en scène de la première partie. Je suis dans l’expectative puisque je n’ai jamais entendu parler de ce groupe qui existe depuis un an. Alors, les écoutilles grandes ouvertes et les globes oculaires sortis, ma curiosité est à son paroxysme. C’est ainsi que les cinq membres de Vile Assembly débarquent sur les planches et dès les premières notes, nous voilà plongés dans leur univers élaboré à base de post-punk rock alternatif. Quel pied de voir un groupe autant impliqué dans le show qu’il délivre en les sentant investis dans une mission. En effet, leur interprétation est vraie, sans surjouer et la voix de Paul est incantatoire. Ils nous captivent par leurs compositions originales tirées de leur premier album « Fattened by the Horrors of War » sorti début 2018. De plus, ils ont un engagement politique en dénonçant le système, qu’ils n’hésitent pas à mettre en musique comme dans leur morceau « Suicide Feast ». Si vous aimez, The Virgin Prunes, Manic Street Preachers, Killing Joke ou autres Dead Kennedys, cette nouvelle formation « made in England » est faite pour vous ! En point d’orgue à leur set, ils nous assènent un « I Wanna Be Your Dog » des plus hargneux à en faire trembler les murs ! En tout cas, Vile Assembly est un groupe à suivre de très près !



Photo Alicia Fiorucci / The Damned

Après 40 minutes, changement de plateau pour accueillir les légendaires Damned. Le backdrop fait son apparition, l’assemblée est sur le pied de guerre, la tension monte d’un cran. D’ailleurs, le public est plutôt composé de fans de la première heure qui sont sûrement aller les voir au festival punk de Mont de Marsan en 77. Pendant 1h40, les anglais mélangent plusieurs ambiances allant des envoûtants et hypnotiques « Eloïse », « Lovesong », « Dr. Jekyll and Mr. Hyde » aux énergiques et décoiffants « Neat, Neat, Neat » , « New Rose » (sorti en 77 sur le label parisien Skydog de Marc Zermati) ou encore « Smash It Up ! », le panel d’atmosphères est varié avec la bande à Dave Vanian. D’ailleurs, quel crooner ! Sa capacité vocale est un théâtre à lui tout seul comme si Vincent Price avait rencontré Frank Sinatra en déjeunant avec Bela Lugosi. 




Photo Alicia Fiorucci / The Damned
Son acolyte des débuts, Captain Sensible a délaissé la basse pour la guitare qu’il maîtrise avec brio se laissant même aller à un clin d’oeil hendrixien en jouant derrière la tête. Pinch et Jon Priestley, respectivement batteur et bassiste, sont solides et permettent aux membres originels du groupe d’assurer le spectacle en toute sérénité et créativité. Quid du claviériste ? Monty Oxymoron, personnage haut en couleurs, transmet la joie de plaquer ses nappes sonores qui ne sont pas sans rappeler les Stranglers. En tout cas, quel bonheur de réentendre les morceaux des albums « Damned Damned Damned » ou autre « Machine Gun Etiquette » qui sont devenus des classiques du genre. De passage à Paris pour la promotion de leur dernier brûlot « Evil Spirits » produit par Tony Visconti, ils n’omettent pas d’en livrer quelques extraits : « Devil In Disguise », « Standing On The Edge Of Tomorrow ».






Photo Alicia Fiorucci / Rendez-vous le 17 novembre 2018 à l'Elysée Montmartre

Après 3 rappels, le concert se conclut sur le tube de 82 de Raymond Burns funky/punk « Wot ». On regrettera cependant, l’absence de la reprise des Beatles « Help ! ». Néanmoins, l’assemblée est conquise et la sueur est bien présente c’est moi qui vous le dit ! Alicia FIORUCCI

Quelques extraits vidéos pris par moi-même avec les moyens du bord (comme les photos d'ailleurs)!

















mardi 29 mai 2018

ROBERT PLANT & The Sensationnal Space Shifters, Live at David Lynch's Festival of Disruption

Mystical Robert!

Chronique initialement parue dans le numéro 375 de Jukebox Magazine.

Il fait partie des icônes du monde rock, il s’est fait connaître au sein d’un des plus grands groupes de l’histoire, son physique n’a laissé personne indifférent, son organe vocal est une explosion de nuances auditives, bienvenue à monsieur Robert Plant. Depuis la dissolution de Led Zeppelin en 1980, il a toujours été présent dans le paysage musical. C’est ainsi qu’en 2012 il forme les Sensationnal Space Shifters avec qui il tourne, bien évidemment. Le 8 octobre 2016, on retrouve ces joyeux drilles sur la scène de l’Ace Hotel Theatre de Los Angeles lors du premier Festival of Disruption, un événement caritatif pour la fondation de David Lynch. Au sein de cette formation, on distingue plusieurs couleurs musicales : on passe du blues, au rock, au folk mais aussi à la musique traditionnelle alliant les rythmes orientaux et africains qui jouent un rôle majeur dans cette formule. On trouve une version de « Black Dog » complètement revisitée et le résultat est spectaculaire. Le concert est captivant, hypnotique, envoûtant… Autant dire que c’est de haute volée. Les musiciens qui accompagnent (Justin Adams, Liam  « Skin » Tyson, John Baggott, Juldeh Camara, Billy Fuller et Dave Smith) ne déméritent pas et sont à la hauteur du projet de cette légende vivante. Sur « Babe, I’m gonna leave you » Robert nous plante le décor et nous montre qu’il n’a rien perdu de ses capacités vocales. Ce DVD comprend 56 minutes de dépaysement total avec réinvention des classiques de Led Zep’ et des compositions ( « Poor Howard », « Little Maggie » ...) d’une qualité sans faille. De plus, il est agrémenté de bonus qui laissent la parole à David Lynch sur son sens de la créativité, de la méditation et de la musique. Si vous souhaitez voir Robert Plant & The Sensationnal Space Shifters de vos propres yeux en ouvrant bien grand vos esgourdes, il vous faudra vous rendre soit à la salle Pleyel à Paris le 23 juillet soit au festival de Carcassonne le 25 juillet 2018. Alicia FIORUCCI.  

mercredi 23 mai 2018

AEROSMITH, The Boys from Boston (Early Years 1973-1976) - Magic Bus

AEROSMITH ON FIRE!



Aerosmith, en voilà un nom qui donne des ailes ! Ce groupe se forme en 1970 et continue toujours d’arpenter les plus grandes scènes mondiales. Du petit groupe de Boston au gang de rockstars, ils en ont fait du chemin ! De plus, quel autre groupe peut se targuer d’avoir le même line-up depuis plus de 40 ans ? Les pinailleurs, je vous vois venir avec l’argument sur l’album « Rock in a Hard Place », je vous ai à l’oeil ! Ce coffret, non officiel, de 8 CD témoigne des premiers passages radio live et autres pépites des bostoniens entre 1973 et 1976. Il est agrémenté d’un livret 28 pages recensant des photos d’époque ainsi que les crédits de chaque concert qu’il contient. C’est un objet collector puisqu’il est tiré à 500 exemplaires. Autant dire tout de suite que cette boxset ravira les fans mais pas uniquement puisque la qualité sonore y est exemplaire. En effet, nous n’avons pas affaire à des démos au son pourri et dégueulasse mais à un vrai travail de mastering pour un meilleur confort d’écoute, nos esgourdes sont en joie ! Dès le départ, on s’aperçoit allégrement qu’ils avaient tout : L’énergie, la classe, la technique, la fougue, la maîtrise et tout le packaging. Tout est en place, c’est carré ! Même l’interactivité avec le public est déjà là. Ils arrivent à faire durer le plaisir en le faisait participer : ça scande, ça crie, ça hurle, c’est l’hystérie ! Il s’agit d’un vrai voyage à travers les premières galettes du groupe : de l’album éponyme de 73 à  « Rocks » de 76, c’est un condensé de brûlots bien envoyés ! De « Dream On » en passant par « SOS Too Bad », mais aussi «Sweet Emotion » et bien d’autres... tout y est ! Tyler, à la cavité buccale démesurée, a déjà cette voix inimitable et tellement personnelle. En tout cas, on comprend mieux pourquoi, ils sont devenus interplanétaires. Ce n’est pas un hasard si en 2001, ils sont intronisés au Rock n Roll Hall of Fame dans la catégories « performers ». Tyler, Perry, Hamilton, Whitford et Kramer, vous êtes chers à mon coeur, merci pour tout ! 
Alicia FIORUCCI

Photo personnelle du contenu du coffret

samedi 19 mai 2018

BON SCOTT, The Last Highway, Jesse Fink (Castor Astral)

Chronique initialement parue dans le numéro 377 de Jukebox Magazine. 


S’il y a bien une personne à laquelle la devise : sexe, drogues, alcool et rock’n’roll peut être attribuée, c’est bien au charismatique Bon Scott. De son vrai nom Ronald Belford Scott, Bon fut le chanteur du plus puissant groupe de hard rock de son époque AC/DC. D’ailleurs, pour les puristes du combo australien et pour beaucoup de fans, il est et restera le seul et unique détenteur du micro, occultant totalement Brian Johnson qui prit la suite en 1980. Bon a 6 ans lorsque sa famille d’origine écossaise s’installe en Australie en 1952. C’est au pays des kangourous qu’il rencontre, ceux qui allaient devenir ses compères de scène, la fratrie Young. Avant de s’extérioriser vocalement, le gaillard est le chauffeur du groupe. Cela dit, le chanteur du moment Dave Evans, est sur la sellette et il est question de le remplacer. Bon est pressenti, accepte et en 1974 troque le volant pour le pied de micro. De son arrivée au sein d’AC/DC jusqu’à sa mort à l’âge de 33 ans, une déferlante d’albums cultes a vu le jour de High Voltage à Highway to Hell rien n’est à jeter. Que des tubes, des joyaux hard rock’n’roll boogie blues graisseux à souhait dont seul le groupe a le secret. Le livre de Jesse Fink The Last Highway, traduit de l’anglais par François Tétreau, retrace la vie du chanteur grâce à des témoignages, des photos et documents inédits exhumant quelques mystères qui planent au dessus de sa disparition à l’instar d’une enquête policière prodigieusement orchestrée. Cette biographie est autant captivante qu’audacieuse et s’avère indispensable pour tous les aficionados du groupe aux 200 millions de disques vendus. L’écrivain et journaliste n’en est pas à son coup d’essai avec AC/DC puisqu’il a déjà livré un autre ouvrage sur les frangins Young intitulé George, Malcolm & Angus Young : les frères qui ont forgé AC/DC. Bon Scott laisse incontestablement une trace indélébile dans l’histoire du rock, c’est pourquoi lui rendre hommage est amplement mérité. Alicia FIORUCCI

mardi 15 mai 2018

THE JACK ART BAND/ THE DANIEL'S - Live-report 28/10/17 (QG - Paris)

When Rock Goes Classic! 


28 octobre 2017 : Paris – QG rue Oberkampf. Nous avions rendez-vous dans le cadre de la première des Classic Rock Nights. La soirée débute avec The Daniel’s un duo composé de Daniel Abecassis (guitare/ chant) et de Julien Francomano (Batterie) distillant un garage power rock saturé de derrière les fagots avec une pêche non dissimulée. 
The Daniel's - Photo Fabienne Ilias



Plus d’une heure de set et ces deux compères laissent place à Jack Art Band pour poursuivre la soirée placée sous le signe du rock n roll. C’est ainsi que les cinq pièces de cette formation s’installent sur la scène du QG pour nous présenter leur dernier opus « The Life and Times  of Candy Rose » un album concept où sont relatés les péripéties de Candy Rose une sorte de petite sœur à Mary and the River du  Boss. Jack Art Band nous emmène vers les contrées US avec un son aux diverses influences allant de Bruce Springsteen en passant par Tom Petty mais aussi John Mellencamp. Tous ces ingrédients sont savamment mis en musique et la mayonnaise prend indiscutablement. D’ailleurs, on se retrouve vite fait bien fait dans le pays où naquît le « Born in the USA ». Jack Art Band est un groupe dévoué mais aussi très humble sur les planches. Eh oui, là ou d’autres se la joueraient rockstars eux ne l’entendent pas de cette oreille et c’est tant mieux. Générosité, sobriété, efficacité le tout saupoudré de mélopées délicieusement chiadées, voilà ce que compose l’univers musical de Jack Art Band. En tout cas peu de groupes français se retrouvent dans ce créneau musical et ils savent tirer leur épingle du jeu pour notre plus grand plaisir. De plus, la plupart des titres exécutés sont des compositions originales et ils ne tombent pas dans le panneau de faire des reprises à tout va, seulement quelques unes ornent la setlist notamment « Because the Night » et un hommage à celui disparu trop tôt récemment à savoir Tom Petty. Il n’empêche qu’au bout de presque deux heures de concert on ressort de là ravi, et des images plein la tête tant le dépaysement nous prend et nous envahit. Jack Art Band une formation à suivre de près pour tous les fans de rock au sens large sans oublier les autres curieux de tous horizons musicaux.                                                                                                      Alicia FIORUCCI

The Jack Art Band - Photo Fabienne Ilias