dimanche 29 juillet 2018

THE DAMNED, Evil Spirits (Spine - 2018)

Chronique initialement parue dans le numéro 380 de Jukebox Magazine.


 
42 ans de carrière, une kyrielle d’albums, une tournée européenne et une toute nouvelle galette pour les Damned ! Voici le résultat des courses en 2018 pour ce groupe punk anglais, pionnier du genre, qui a fait sensation aux deux éditions du festival punk de Mont de Marsan 76/77. Dans ce nouveau brûlot « Evil Spirits », on est un peu loin de l'énervement adolescent des débuts à la « Neat, Neat, Neat ». Ce qui est on ne peut plus naturel et louable, il faut bien se renouveler et ne pas proposer le même disque toute sa vie. Des groupes à la longévité telle, il faut qu’ils évoluent avec leur temps, leur âge et au gré de la créativité du moment. Les nappes de claviers de Monty Oxymoron sont très mélodiques et enjolivent le disque à bon escient sans jamais tomber dans la caricature ni le côté « too much ». Captain Sensible a délaissé la basse pour la guitare qu’il maîtrise avec brio, son jeu est élaboré et bien envoyé. A la basse, on retrouve Paul Gray (ex-Eddie & The Hot Rods) et derrière les fûts Pinch (ex-English Dogs), autant dire que cette section rythmique envoie du bois ! L'esprit des Damned est toujours là, un peu gothique, un peu film d'horreur avec cette façon de chanter crooner typique de Dave Vanian.  Sa capacité vocale est un théâtre à lui tout seul comme si Vincent Price avait rencontré Frank Sinatra en déjeunant avec Bela Lugosi. Nous voilà transportés dans un autre univers proche de celui du château des Carpathes. A la production, le légendaire Tony Visconti a pris les commandes avec des arrangements proches de son poulain de toujours, David Bowie. L'album est bien équilibré, il n’y a aucune chanson faiblarde ni doublon : « Standing On The Edge Of Tomorrow », « Devil In Disguise » ou encore le très accrocheur « Procrastination ». Maintenant, si vous attendez du punk pur et dur pour pogoter comme un dératé, vaut mieux écouter « Machine Gun Etiquette » (1979) ou autre « Damned, Damned, Damned » (1977), ici on serait plus dans une veine à la « Phantasmagoria » (1985).  Alicia FIORUCCI

jeudi 26 juillet 2018

L7, Fast and Frightening (2018 - Easy Action)

Chronique parue initialement dans le numéro 379 de Jukebox Magazine. 



Que faire le troisième samedi du mois d’avril ? J’ai la solution ! Rendez-vous dans vos boutiques de vinyles préférées et célébrez le Disquaire Day ! Depuis 2008, c’est une journée annuelle de promotion organisée par les disquaires indépendants afin de vous inciter à vous rendre chez vos dealers sonores favoris. C’est dans ce cadre que sort le double 33T. Fast & Frightening en gatefold et inner sleeve cartonné, limité à 700 exemplaires, du groupe féminin américain L7. D’emblée, la pochette sous forme de BD signée Keith Sparrow, est percutante à souhait et donne envie de posséder le Saint Graal du mouvement riot grrrl. Les filles sont à bord d’un bolide décapotable chromé, orné de flammes de l’enfer et conduit à vive allure, ce qui plante le décor. En effet, aucune mollesse ne sera permise ! Composé de Donita Sparks (voix, guitare), Suzi Gardner (guitare, voix), Jennifer Finch (basse) , Dee Plakas (batterie) L7, qui fait partie des groupes majeurs de la scène grunge et punk, a permis de défendre la cause des femmes et porte haut le flambeau ovarien depuis 1985. Ce double LP est indispensable pour tous les fans du quatuor. Nous y avons des inédits en public provenant de shows télévisés avec bien entendu leur hit Pretend We’re Dead. De plus, la bande à Donita revisite à sa sauce des titres des Germs, Ramones, Runaways, Guns n Roses, Blue Oyster Cult, Dead Kennedys, The Nerves mais aussi Ohio Express et d’autres pépites à découvrir comme la version de Three Days (Willie Nelson) en duo avec le chanteur country Waylon Jennings. Ce magnifique objet trônera divinement dans votre collection de 33T et comblera de joie vos boites à cérumen assoiffées de sons distordus et incisifs. Depuis 2015, les filles ont fait un retour tonitruant sur les planches et ce pour notre plus grand plaisir. En effet, un nouvel album en 2016 ainsi que 2 singles en 2017 et 2018 ont vu le jour. Pour info, elles passeront par Paris, le 13 juin prochain à La Cigale , l’occasion de ressortir votre panoplie à base de Doc Marten’s et jeans troués, le tout agrémenté de l’éternelle chemise de bûcheron portée ou nouée autour de la taille. L7 rules ! Alicia FIORUCCI.

vendredi 6 juillet 2018

IRON MAIDEN, live-report @ AccorArena (05/06/18 - Paris)

Symbiose totale!



Après un passage remarqué au Hellfest, Iron Maiden décide de réitérer l’opération dans l'Hexagone hier soir à Paris dans l’ancien Bercy, désormais baptisé AccorArena. Quelques éléments contextuels au niveau de l’ambiance : on voit des tshirts à l’effigie d’Eddie à perte de vue, les vestes à patches sont de sortie, baskets blanches, chaussettes et shorts aussi, le cuir n’est pas en reste non plus. En conclusion, depuis des années Maiden fédère, c’est indéniable. Tout le monde est chaud bouillant, le concert est sold out et une date supplémentaire a été ajoutée le lendemain. 20H55 la bande à Steve Harris (bassiste légendaire et pièce maîtresse du groupe) déboule et assène d’emblée « Aces High » dans un décor militaire à base de filet kaki, un vrai spitfire suspendu et casque vissé sur la tête de Bruce Dickinson. Autant dire de suite que les gaillards sont en forme, des boulets de canon faits de chair et d’os. Et c’est parti pour une succession d’hymnes de la Vierge de Fer, « Where Eagles Dare », « 2 Minutes To Midnight » « Flight Of Icarus », « Fear of The Dark », « The Number of The Beast », « Iron Maiden » etc... Quelle joie de les voir interpréter leurs anciens titres que tout le monde connaît. On se croirait revenu au temps de la New Wave of Bristish Heavy Metal. Un vrai bain de jouvence et les souvenirs d’adolescence nous reviennent en pleine face. On chante à l’unisson dans cette salle pleine comme un œuf, le public est en réelle communion avec le groupe. Durant tout le concert, les décors aux couleurs de la tournée « Legacy of The Beast » se succèdent sans se ressembler, du coup, aucune place pour l’ennui oculaire. Le tout est exécuté avec une fougue, une énergie à en faire pâlir plus d’un(e). Sérieusement, Bruce fait des allers-retours de droite à gauche de la scène, saute sur les baffles, fait valser un ventilo qui le gêne durant ses chevauchées. Un vrai soldat pour la cause du métal. 
Photo: Alexandre Fumeron/Afterdepth 
Cette bataille on la retrouve lorsqu’Eddie s’invite à la fête sur « The Trooper ». Bruce et lui se livrent à un combat à l’épée sans merci. Cette facette chevaleresque, se décline aussi lors de « The Clansman » (titre de l’époque Blaze Bayley), une ode à la liberté d’un peuple. Changement d’atmosphère lors de « The Sign of The Cross » où le mysticisme et l’occulte font leur entrée avec Bruce portant une croix comme un pénitent. L’esprit d’Aleister Crowley n’est pas loin, c’est moi qui vous le dis. Quel plaisir également d’assister à ce ballet de soli magistralement joués tour à tour par les 3 guitaristes historiques : Dave Murray, Adrian Smith sans oublier Janick Gers qui fait tournoyer sa 6 cordes avec dextérité. Si vous aimez la guitare, vous êtes servis et en quantité. Iron Maiden n’est pas avare en mélodies ce qu’on apprécie au centuple. Que dire de Nicko McBrain et de Steve Harris ? L’un frappe ses fûts tel un diablotin farceur, le sourire aux lèvres, l’autre dégaine sa basse telle une mitraillette aux décibels savamment aiguisés. Au bout d’1h30 et beaucoup de sueur, le groupe s’éclipse. Mais nos idoles ne vont pas s’en tirer si facilement, c’est sans compter avec la ferveur des fans qui scandent, tapent dans les mains, des pieds et tout ce qu’ils trouvent à leur portée pour les faire revenir. Du coup, c’est reparti pour un rappel et non des moindres car « The Evil That Men Do », « Hallowed Be Thy Name » et « Run To The Hills » font leur apparition dans la setlist. Pour ponctuer le caractère remarquable de la mise en scène flamboyante, on a droit à des effets pyrotechniques. C'est la pastèque sur la pièce montée! Quelques qualificatifs biens sentis pour résumer: grandiose, époustouflant, magique, impérial, je dirai même, héroïque ! Maiden plus grand groupe de la NWOBHM ? A vous de me le dire ! Alicia FIORUCCI

mercredi 20 juin 2018

LOOLIE & THE SURFING ROGERS, Tell Me What You Want (Bullit Records - 2018)

Rock & Swing


Glamour, sexy et qualitatif, voici les trois ingrédients qui composent cet album de Loolie & The Surfing Rogers. Ce combo, montreuillois de son état, vient de sortir son premier opus répondant au doux nom de « Tell Me What You Want » (Bullit Records). D’emblée, on est séduit par la pochette, dont les photos (recto/verso) sont de véritables merveilles signées Benoit Fatou. Formé il y a six ans, le groupe se fait la main sur un répertoire de reprises avant de s’ouvrir au fur et à mesure à des compositions originales qui nous emballent. Leur univers se situe à la croisée du rock 60’s, du swing, de la soul avec une touche orientale comme sur « Arabian Night ». Loolie saute à pieds joints dans les bottes de Nancy Sinatra tant sa tessiture vocale nous rappelle celle de cette dernière. Acidulée sans être niaise, elle groove et elle rocke sans pareil. A ses côtés le sax-héro, Mat Le Rouge, aux collaborations multiples (Dick Rivers, Tony Marlow, Western Machine …), souffle un ouragan de notes qui « uppercutent » nos cages à miel. Antoine (guitare, choeurs), Grégoire (basse), François (basse, claviers, choeurs) et Eric (batterie, choeurs) assurent une assise sans faille par leur technique et leur sens de la mélodie. La plupart des titres sont chantés dans la langue de Shakespeare sauf « Suspendue » écrit par Hervé Scott Flament (Ici Paris) et « Shumba » une adaptation de  Egyptian Shumba des Tammys. « Tell Me Why » est entêtant, accrocheur et fait l’objet d’un clip officiel réalisé par Scopitone Is Not Dead. Le moment « quart d’heure américain » arrive avec « Sweet Caresses ». Si vous souhaitez conquérir le coeur de votre belle (ou beau), saisissez l’occasion ! L’album se finit sur un superbe instrumental aux accents surf « Surfing Rogers ». Aux manettes on retrouve Seb Le Bison auquel s’ajoute Fred Alpi sur « Beat Me Down » Ce « Tell Me What You Want » est tout en subtilité, suave à souhait, entraînant, un petit bijou du genre. Courez l’acheter et laissez vous embarquer dans un monde où voguent les bonnes vibrations ! Alicia FIORUCCI

lundi 11 juin 2018

Expo Photos JYM + Concert RICKY AMIGOS, live-report @ Cirque Electrique ( Paris - 09/06/18)

Sangria pour tout le monde, olé!


En ce samedi 9 juin, une soirée pluri-artistique nous attendait au Cirque Electrique de Paris. D’un côté, l’exposition photos de Jean-Yves Maulin dit JYM, pour son blase d’artiste. De l’autre, le concert de l’ancien Teenage Head, Ricky Amigos. Intéressons nous d’abord à la partie picturale de la soirée. JYM n’est pas seulement photographe mais aussi peintre. Son univers est captivant, brut mais en même temps très travaillé avec des mises en scène détonantes et désarticulées. Il est influencé et passionné par Helmut Newton, Peter Lindbergh, Andy Warhol et sa "factory", mais aussi David Lynch sans oublier les Sex Pistols ou autres Ramones.

Jym Factory

Ayant fait la route depuis Nancy, JYM est venu nous présenter son livre de recueil de photos« Disturb » qu’il a réussi à financer grâce à une campagne de crowdfunding en mars 2016. Rentrer dans le monde de JYM, c’est se prendre un uppercut dans la rétine ! Puis passons maintenant, à la partie musicale avec l’inventeur du flamenco-rock en France, Ricky Amigos. Natif du Béarn, il est espagnol de coeur puisqu’il a passé son enfance en Andalousie. Après diverses formations dans le sud et le sud-ouest, il monte à Paris dans les années 70 où il fonde Ricky Amigos montrant la voie à d’autres groupes comme Les Négresses Vertes ou la Mano Negra. Pendant, plus d’1h30, Ricky, guitare sèche à la main, distille son étonnant cocktail sonore entre flamenco, rhumba, musique gitane et bien sûr rock n roll. Pour preuve, il adapte le « Brand New Cadillac » de Vince Taylor à sa sauce. Accompagné par El Melenas à la guitare électrique, El Primo à la basse et Moza Pop derrière les fûts, le groupe est une explosion de bonne humeur et de savoir-faire. 

Ricky Amigos /  Photo Alicia Fiorucci 
On voit clairement qu’ils se font plaisir et sont communicatif avec le public qui se met d’un seul coup à danser sur les rythmes ibériques. On ressent une réelle sincérité dans les paroles chantées dans la langue d’Eduardo Mendoza, où il nous parle de ses expériences. Ricky interprète quelques morceaux de son dernier album « Bronco » (Rock Paradise) dont « Flor de Cristal », « Hel Cormoran », « La Casa Feliz » et bien d’autres encore. En tout cas, la musique de Ricky Amigos nous transporte, nous enchante, fait du bien à l’âme. Un moment frais, jovial, entraînant, une véritable fiesta ! Alicia FIORUCCI

Ricky Amigos / Photo Alicia Fiorucci

mercredi 6 juin 2018

RACE WITH THE DEVIL, Serious Publishing - Soirée de Lancement @ Artcube (05/06/18)

BIKES & BOOK !


Tony Marlow / Photo Alicia Fioruci

Mardi 5 juin, direction la galerie Artcube (9 place de Furstemberg) pour la soirée de lancement de « Race with the Devil » sorti aux éditions Serious Publishing. Cet ouvrage est un recueil de photos de Yan Morvan illustrant des motards et autres blousons noirs à la fin des années 70 en France. On retrouve des figures emblématiques comme Johnny de Montreuil, Charlie Pastor et bien d’autres encore. Il est augmenté d’une nouvelle inédite signée Pierre Mikaïloff et d’un témoignage de Loulou de Crimée. Un véritable flashback dans cette époque désormais révolue. Ce soir, quelques personnes présentes dans le livre jalonnent l’assemblée comme notamment Bernard Soufflet devenu tatoueur. Beaucoup sont arrivés sur leur chevaux d’acier chromés afin de fêter le plus dignement possible la naissance de cet ouvrage. Il règne une atmosphère digne de celle de L’Equipée Sauvage dans le 6e arrondissement. De plus, nous avons la présence du photographe et des auteurs venus apposer leur griffe et partager leur tranche de vie. Mais ce n’est pas tout !
Devant la galerie Artcube / Photo: Alicia Fiorucci

Qui de plus indiqué pour animer la partie musicale de la soirée ? Tony Marlow, bien sûr, qui a connu bon nombres de personnes figurant dans le bouquin. 


Tony Marlow / Photo: Alicia Fiorucci 
Le rockabilly troubadour est venu en solo pour délivrer quelques chansons remplies de vécu et de sincérité, caractéristiques communes que nous retrouvons au fil des pages de l’ouvrage. Notre rockin’ rebel assène avec fougue et conviction 10 morceaux de son cru dont « Le Cuir et le Baston », « Laissez moi Dormir » et finit en rappel sur une reprise du légendaire Crazy Cavan « My Little Sister Got a Motorbike ». On ne pouvait pas faire plus raccord entre l’écrit et l’auditif. Un grand merci à Filo Loco à l’origine du livre et de l’événement. Let’s read, ride and rock ! Alicia FIORUCCI











Filo Loco de Serious Publishing à droite / Photo Alicia Fiorucci

lundi 4 juin 2018

OCEAN + MARC LOY, Live-report @ La Dame de Canton - Paris (01/06/18)

Made in France!




Marc Loy / Photo : Alicia Fiorucci
En ce vendredi 1er quoi de mieux que d’aller se promener le long des quais et se poser à La Dame de Canton ? En effet, une soirée explosive nous attend de pied ferme ! En ouverture des festivités, Marc Loy, seul sur les planches avec son registre blues rocailleux, aux paroles remplies de vécues et de sincérité. Pour vous donner une idée il se situerait entre un Georges Brassens et un Muddy Waters, un programme haut en couleurs. Un artiste complet puisqu’il assure le show en solo ce qui est une tâche plutôt ardue. Eh oui, pas de groupe derrière pour assurer si on s’est planté ! On est dans l’exécution sans filet, façon de faire qu’il maîtrise avec brio. De plus, il a l’art d’être communicatif avec le public : il plaisante, interagit et y met du coeur. D’ailleurs, cette conviction on la retrouve dans sa voix puissante qui vient du plus profond de ses tripes. Quel bonheur d’avoir en face de nous, un musicien qui vit ce moment comme si c’était le dernier. On sent le baroudeur qui est en lui depuis plusieurs décennies.



Océan / Photo Alicia Fiorucci
Après 40 minutes, changement de plateau puis, le légendaire groupe de hard rock français Océan prend la Seine d’assaut. Des membres originels de ce fleuron du genre en France, restent le guitariste Georges Bodossian et le bassiste Noël Alberola. Cependant, les nouvelles recrues Stef Reb au chant et Alain Gouillard derrière les fûts ne déméritent sûrement pas. Le quatuor prouve qu’il n’est pas encore mort et assène les hits des années phares « Aristo », « A Force de Gueuler », « Rock n Roll » devant un parterre de fans avertis connaissant les paroles par coeur. Beaucoup sont des aficionados de la première heure qui ont ressorti leur veste à patches pour l’occasion. On se croirait dans un mini Hellfest voguant sur l’eau. Cependant, Océan réussit le pari de séduire la nouvelle génération grâce à la sortie de son dernier album « C’est la Fin... » (2016) joué en intégralité. Leur hard rock à l’ancienne et chanté dans la langue de Molière n’est pas sans déplaire, bien au contraire. Si en France, on avait eu le même mouvement de la New Wave of British Heavy Metal, Océan en aurait été les précurseurs. Pendant 1h45, ils donnent tout, à grands renforts de riffs distordus, de rythmes pêchus et de vocalises aiguës caractéristiques du style. Autant dire qu’il règne une ambiance de folie par ici! Avec eux, on est touché mais pas coulé ! Alicia FIORUCCI

P.S: Un grand merci à Hubert Bonnard pour cette soirée infernale!

Océan, fin de concert/ Photo Alicia Fiorucci
Extrait vidéo avec les moyens du bord, OCEAN , Tu ne Penses qu'à Ta Gueule!




jeudi 31 mai 2018

THE DAMNED + VILE ASSEMBLY - Live-report (Petit Bain - Paris) 29/05/18


100% UK

Photo Alicia Fiorucci / Vile Assembly
C’est dans un Petit Bain, pour le coup, trop exigu pour l’événement, que mardi 29 mai, nous avons fait le grand plongeon et le plein de sensations. En effet, pour ponctuer la fin du mois, nous avons rendez-vous avec les sacrés Damned et Vile Assembly en ouverture. Un plateau 100 % UK pour notre plus grand plaisir. 20H40 entrée en scène de la première partie. Je suis dans l’expectative puisque je n’ai jamais entendu parler de ce groupe qui existe depuis un an. Alors, les écoutilles grandes ouvertes et les globes oculaires sortis, ma curiosité est à son paroxysme. C’est ainsi que les cinq membres de Vile Assembly débarquent sur les planches et dès les premières notes, nous voilà plongés dans leur univers élaboré à base de post-punk rock alternatif. Quel pied de voir un groupe autant impliqué dans le show qu’il délivre en les sentant investis dans une mission. En effet, leur interprétation est vraie, sans surjouer et la voix de Paul est incantatoire. Ils nous captivent par leurs compositions originales tirées de leur premier album « Fattened by the Horrors of War » sorti début 2018. De plus, ils ont un engagement politique en dénonçant le système, qu’ils n’hésitent pas à mettre en musique comme dans leur morceau « Suicide Feast ». Si vous aimez, The Virgin Prunes, Manic Street Preachers, Killing Joke ou autres Dead Kennedys, cette nouvelle formation « made in England » est faite pour vous ! En point d’orgue à leur set, ils nous assènent un « I Wanna Be Your Dog » des plus hargneux à en faire trembler les murs ! En tout cas, Vile Assembly est un groupe à suivre de très près !



Photo Alicia Fiorucci / The Damned

Après 40 minutes, changement de plateau pour accueillir les légendaires Damned. Le backdrop fait son apparition, l’assemblée est sur le pied de guerre, la tension monte d’un cran. D’ailleurs, le public est plutôt composé de fans de la première heure qui sont sûrement aller les voir au festival punk de Mont de Marsan en 77. Pendant 1h40, les anglais mélangent plusieurs ambiances allant des envoûtants et hypnotiques « Eloïse », « Lovesong », « Dr. Jekyll and Mr. Hyde » aux énergiques et décoiffants « Neat, Neat, Neat » , « New Rose » (sorti en 77 sur le label parisien Skydog de Marc Zermati) ou encore « Smash It Up ! », le panel d’atmosphères est varié avec la bande à Dave Vanian. D’ailleurs, quel crooner ! Sa capacité vocale est un théâtre à lui tout seul comme si Vincent Price avait rencontré Frank Sinatra en déjeunant avec Bela Lugosi. 




Photo Alicia Fiorucci / The Damned
Son acolyte des débuts, Captain Sensible a délaissé la basse pour la guitare qu’il maîtrise avec brio se laissant même aller à un clin d’oeil hendrixien en jouant derrière la tête. Pinch et Jon Priestley, respectivement batteur et bassiste, sont solides et permettent aux membres originels du groupe d’assurer le spectacle en toute sérénité et créativité. Quid du claviériste ? Monty Oxymoron, personnage haut en couleurs, transmet la joie de plaquer ses nappes sonores qui ne sont pas sans rappeler les Stranglers. En tout cas, quel bonheur de réentendre les morceaux des albums « Damned Damned Damned » ou autre « Machine Gun Etiquette » qui sont devenus des classiques du genre. De passage à Paris pour la promotion de leur dernier brûlot « Evil Spirits » produit par Tony Visconti, ils n’omettent pas d’en livrer quelques extraits : « Devil In Disguise », « Standing On The Edge Of Tomorrow ».






Photo Alicia Fiorucci / Rendez-vous le 17 novembre 2018 à l'Elysée Montmartre

Après 3 rappels, le concert se conclut sur le tube de 82 de Raymond Burns funky/punk « Wot ». On regrettera cependant, l’absence de la reprise des Beatles « Help ! ». Néanmoins, l’assemblée est conquise et la sueur est bien présente c’est moi qui vous le dit ! Alicia FIORUCCI

Quelques extraits vidéos pris par moi-même avec les moyens du bord (comme les photos d'ailleurs)!

















mardi 29 mai 2018

ROBERT PLANT & The Sensationnal Space Shifters, Live at David Lynch's Festival of Disruption

Mystical Robert!

Chronique initialement parue dans le numéro 375 de Jukebox Magazine.

Il fait partie des icônes du monde rock, il s’est fait connaître au sein d’un des plus grands groupes de l’histoire, son physique n’a laissé personne indifférent, son organe vocal est une explosion de nuances auditives, bienvenue à monsieur Robert Plant. Depuis la dissolution de Led Zeppelin en 1980, il a toujours été présent dans le paysage musical. C’est ainsi qu’en 2012 il forme les Sensationnal Space Shifters avec qui il tourne, bien évidemment. Le 8 octobre 2016, on retrouve ces joyeux drilles sur la scène de l’Ace Hotel Theatre de Los Angeles lors du premier Festival of Disruption, un événement caritatif pour la fondation de David Lynch. Au sein de cette formation, on distingue plusieurs couleurs musicales : on passe du blues, au rock, au folk mais aussi à la musique traditionnelle alliant les rythmes orientaux et africains qui jouent un rôle majeur dans cette formule. On trouve une version de « Black Dog » complètement revisitée et le résultat est spectaculaire. Le concert est captivant, hypnotique, envoûtant… Autant dire que c’est de haute volée. Les musiciens qui accompagnent (Justin Adams, Liam  « Skin » Tyson, John Baggott, Juldeh Camara, Billy Fuller et Dave Smith) ne déméritent pas et sont à la hauteur du projet de cette légende vivante. Sur « Babe, I’m gonna leave you » Robert nous plante le décor et nous montre qu’il n’a rien perdu de ses capacités vocales. Ce DVD comprend 56 minutes de dépaysement total avec réinvention des classiques de Led Zep’ et des compositions ( « Poor Howard », « Little Maggie » ...) d’une qualité sans faille. De plus, il est agrémenté de bonus qui laissent la parole à David Lynch sur son sens de la créativité, de la méditation et de la musique. Si vous souhaitez voir Robert Plant & The Sensationnal Space Shifters de vos propres yeux en ouvrant bien grand vos esgourdes, il vous faudra vous rendre soit à la salle Pleyel à Paris le 23 juillet soit au festival de Carcassonne le 25 juillet 2018. Alicia FIORUCCI.  

mercredi 23 mai 2018

AEROSMITH, The Boys from Boston (Early Years 1973-1976) - Magic Bus

AEROSMITH ON FIRE!



Aerosmith, en voilà un nom qui donne des ailes ! Ce groupe se forme en 1970 et continue toujours d’arpenter les plus grandes scènes mondiales. Du petit groupe de Boston au gang de rockstars, ils en ont fait du chemin ! De plus, quel autre groupe peut se targuer d’avoir le même line-up depuis plus de 40 ans ? Les pinailleurs, je vous vois venir avec l’argument sur l’album « Rock in a Hard Place », je vous ai à l’oeil ! Ce coffret, non officiel, de 8 CD témoigne des premiers passages radio live et autres pépites des bostoniens entre 1973 et 1976. Il est agrémenté d’un livret 28 pages recensant des photos d’époque ainsi que les crédits de chaque concert qu’il contient. C’est un objet collector puisqu’il est tiré à 500 exemplaires. Autant dire tout de suite que cette boxset ravira les fans mais pas uniquement puisque la qualité sonore y est exemplaire. En effet, nous n’avons pas affaire à des démos au son pourri et dégueulasse mais à un vrai travail de mastering pour un meilleur confort d’écoute, nos esgourdes sont en joie ! Dès le départ, on s’aperçoit allégrement qu’ils avaient tout : L’énergie, la classe, la technique, la fougue, la maîtrise et tout le packaging. Tout est en place, c’est carré ! Même l’interactivité avec le public est déjà là. Ils arrivent à faire durer le plaisir en le faisait participer : ça scande, ça crie, ça hurle, c’est l’hystérie ! Il s’agit d’un vrai voyage à travers les premières galettes du groupe : de l’album éponyme de 73 à  « Rocks » de 76, c’est un condensé de brûlots bien envoyés ! De « Dream On » en passant par « SOS Too Bad », mais aussi «Sweet Emotion » et bien d’autres... tout y est ! Tyler, à la cavité buccale démesurée, a déjà cette voix inimitable et tellement personnelle. En tout cas, on comprend mieux pourquoi, ils sont devenus interplanétaires. Ce n’est pas un hasard si en 2001, ils sont intronisés au Rock n Roll Hall of Fame dans la catégories « performers ». Tyler, Perry, Hamilton, Whitford et Kramer, vous êtes chers à mon coeur, merci pour tout ! 
Alicia FIORUCCI

Photo personnelle du contenu du coffret

samedi 19 mai 2018

BON SCOTT, The Last Highway, Jesse Fink (Castor Astral)

Chronique initialement parue dans le numéro 377 de Jukebox Magazine. 


S’il y a bien une personne à laquelle la devise : sexe, drogues, alcool et rock’n’roll peut être attribuée, c’est bien au charismatique Bon Scott. De son vrai nom Ronald Belford Scott, Bon fut le chanteur du plus puissant groupe de hard rock de son époque AC/DC. D’ailleurs, pour les puristes du combo australien et pour beaucoup de fans, il est et restera le seul et unique détenteur du micro, occultant totalement Brian Johnson qui prit la suite en 1980. Bon a 6 ans lorsque sa famille d’origine écossaise s’installe en Australie en 1952. C’est au pays des kangourous qu’il rencontre, ceux qui allaient devenir ses compères de scène, la fratrie Young. Avant de s’extérioriser vocalement, le gaillard est le chauffeur du groupe. Cela dit, le chanteur du moment Dave Evans, est sur la sellette et il est question de le remplacer. Bon est pressenti, accepte et en 1974 troque le volant pour le pied de micro. De son arrivée au sein d’AC/DC jusqu’à sa mort à l’âge de 33 ans, une déferlante d’albums cultes a vu le jour de High Voltage à Highway to Hell rien n’est à jeter. Que des tubes, des joyaux hard rock’n’roll boogie blues graisseux à souhait dont seul le groupe a le secret. Le livre de Jesse Fink The Last Highway, traduit de l’anglais par François Tétreau, retrace la vie du chanteur grâce à des témoignages, des photos et documents inédits exhumant quelques mystères qui planent au dessus de sa disparition à l’instar d’une enquête policière prodigieusement orchestrée. Cette biographie est autant captivante qu’audacieuse et s’avère indispensable pour tous les aficionados du groupe aux 200 millions de disques vendus. L’écrivain et journaliste n’en est pas à son coup d’essai avec AC/DC puisqu’il a déjà livré un autre ouvrage sur les frangins Young intitulé George, Malcolm & Angus Young : les frères qui ont forgé AC/DC. Bon Scott laisse incontestablement une trace indélébile dans l’histoire du rock, c’est pourquoi lui rendre hommage est amplement mérité. Alicia FIORUCCI

mardi 15 mai 2018

THE JACK ART BAND/ THE DANIEL'S - Live-report 28/10/17 (QG - Paris)

When Rock Goes Classic! 


28 octobre 2017 : Paris – QG rue Oberkampf. Nous avions rendez-vous dans le cadre de la première des Classic Rock Nights. La soirée débute avec The Daniel’s un duo composé de Daniel Abecassis (guitare/ chant) et de Julien Francomano (Batterie) distillant un garage power rock saturé de derrière les fagots avec une pêche non dissimulée. 
The Daniel's - Photo Fabienne Ilias



Plus d’une heure de set et ces deux compères laissent place à Jack Art Band pour poursuivre la soirée placée sous le signe du rock n roll. C’est ainsi que les cinq pièces de cette formation s’installent sur la scène du QG pour nous présenter leur dernier opus « The Life and Times  of Candy Rose » un album concept où sont relatés les péripéties de Candy Rose une sorte de petite sœur à Mary and the River du  Boss. Jack Art Band nous emmène vers les contrées US avec un son aux diverses influences allant de Bruce Springsteen en passant par Tom Petty mais aussi John Mellencamp. Tous ces ingrédients sont savamment mis en musique et la mayonnaise prend indiscutablement. D’ailleurs, on se retrouve vite fait bien fait dans le pays où naquît le « Born in the USA ». Jack Art Band est un groupe dévoué mais aussi très humble sur les planches. Eh oui, là ou d’autres se la joueraient rockstars eux ne l’entendent pas de cette oreille et c’est tant mieux. Générosité, sobriété, efficacité le tout saupoudré de mélopées délicieusement chiadées, voilà ce que compose l’univers musical de Jack Art Band. En tout cas peu de groupes français se retrouvent dans ce créneau musical et ils savent tirer leur épingle du jeu pour notre plus grand plaisir. De plus, la plupart des titres exécutés sont des compositions originales et ils ne tombent pas dans le panneau de faire des reprises à tout va, seulement quelques unes ornent la setlist notamment « Because the Night » et un hommage à celui disparu trop tôt récemment à savoir Tom Petty. Il n’empêche qu’au bout de presque deux heures de concert on ressort de là ravi, et des images plein la tête tant le dépaysement nous prend et nous envahit. Jack Art Band une formation à suivre de près pour tous les fans de rock au sens large sans oublier les autres curieux de tous horizons musicaux.                                                                                                      Alicia FIORUCCI

The Jack Art Band - Photo Fabienne Ilias