Moi Alicia F, 25 ans, rock n
rollement timbrée, je me laisse trainer par mon conjoint autant fêlé que moi,
en plein territoire teuton à la conquête d’un groupe punk des années 70, à
savoir les Boys. Ce groupe, né des cendres des London SS et des Hollywood
Brats, vit le jour en 76 en plein balbutiements de la vague punk anglaise.
C’est ainsi en 77, qu’ils sortent leur premier album culte éponyme et viennent
nous rentre visite en Hexagone lors du festival punk de Mont-de- Marsan,
organisé par Marc Zermati. Les gars sortent 4 albums, une kyrielle de 45T,
flirtent avec des moments de gloire, tournent continuellement mais l’aventure
s’arrête en 82. C’est en 99 qu’ils reviennent timidement sur le devant des
planches pour quelques festivals, mais cela ne sera qu’en 2014 qu’ils se
lancent dans une tournée germanique qui passe par le Das Bett de Frankfurt et
où je serai de la partie. On est le 25 mai et quoi de mieux que de se faire un
périple en « teutonie ». Alors embarquez avec moi !
C’est en pleine zone industrielle
que nous avons rendez-vous avec le Das Bett, petite salle intimiste qui
transpire la culture alternative à plein pif. Quelques personnes sont déjà
devant l’entrée à siroter quelques boissons houblonnées avant de pénétrer dans
l’antre punkifiant à souhait. Je remarque, que nous sommes les deux seuls
français dans cette assemblée, mais quand bien même, « we don’t care »
parce que la passion dépasse largement les frontières. En effet vers 21h, la
première partie s’aventure sur scène. Il s’agit de Monkey Suite & DJ Lord
Gergel. Bon, ne vous fiez pas à la seconde partie de l’appellation, il ne
figure aucun DJ dans cette formation qui comporte guitare, batterie, basse et
chant. Une ligne vocale attaquante par la sculpturale Cat Diva qui drapée dans une tenue
« léopardisée » capte notre attention de part son savoir-faire autant
scénique que par sa voix. Ce combo de Frankfurt distille un punk teinté de rockabilly
aux relents popisants et vont accaparer la scène pendant une quarantaine de
minutes avant de céder la place aux anglais. En tout cas, bonne petite
découverte venue d’outre-rhin. Au bout de vingt minutes de changement de
plateau, le plat principal arrive. Alors, je dois avouer que je ne savais pas
trop à quoi m’attendre niveau live. J’avais déjà tendu l’oreille sur quelques
skeuds mais rien de visuel. Alors c’était avec un gros point d’interrogation
dans la caboche que le concert commença. Voici que les Boys débarquent sur
scène avec une dégaine soignée, un mix de punk, glam aux accents rock n roll à
grands renforts de lunettes noires et perfecto. Tous ces éléments oculaires
vont se retranscrire dans leur musique d’une énergie sans faille qui ne
laisserait aucune âme soumise à la tentation démoniaque, indifférente. Matt Dangerfield
(chant et guitare), Steve Fielding (Basse et choeurs), Honest John Plain (guitare
et chant), Casino Steel (claviers et chœurs) ainsi que Martin H-Son derrière
les fûts vont nous asséner un bon coup de rock n roll punkisant de plein fouet.
C’est ainsi, retraçant avec ferveur, leurs tubes de First time
à Weekend en passant par Cast of Thousands ou
autres Brickfield Nights que les gaillards vont ravir le Das
Bett de Frankfurt. De plus, quel plaisir d’entendre en live deux nouvelles chansons tirées de leur nouvel album
qui sort le 20 juin s’intitulant Punk Rock Menaupose ».
Autant vous dire, que le sens de l’humour ils l’ont, et ce n’est pas plus mal.
C’est au bout 1H15 et un rappel que les gars
quittent la scène sous les applaudissements des aficionados présents ce soir.
On n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, non mais ! C’est ainsi qu’on
se présente à leur stand afin de discutailler un moment avec eux. Après les
« C’était super, merci » et autres « J’espère qu’on vous
reverra » voici le moment de leurs dire qu’on venait de France. Ce fut le
moment de surprise de leur part et surtout de satisfaction de constater que
quelques survivants les écoutaient encore au pays de Molière. Du coup, on se
retrouve « backstage » et ni une ni deux nous voici sur la liste en
tant que « guests » pour la date du lendemain à Stuttgart. Un imprévu
de bon augure qui tombe à pic car en mai on fait ce qu’il nous plait. C’est
ainsi, après une bonne heure d’after gig, qu’on se salue et qu’on se dit « see
you tomorrow ».
Après une courte nuit
récupératrice et 210kms dans les guiboles qu’on arrive au Zwolfzehn en pleine
Paulinenstrasse de Stuttgart où une soirée triple dose nous attend. En effet,
ce n’est pas un, ni deux mais trois groupes qui vont nous botter le derrière ce
soir. Les festivités démarrent avec Aintuse, nous proposant leur savant mélange
de punk et d’hardcore à la sauce américaine, ensuite vint l’heure de Franceens
qui envoie un punk garage à The Hives en beaucoup plus survolté avec présence
féminine bassistique, des plus respectables, à la clef. Puis, c’est reparti
avec le groupe fil rouge du week-end, Les Boys. Le Zwolfzehn qui, au départ,
était à moitié plein se le retrouve complètement. En effet, les vieux
brisquards attirent encore du populo, de surcroit, parmi les jeunes
générations. Comme quoi, le langage musical est intergénérationnel et, que
nenni, on ne s’en plaindra pas ! C’est avec une flopée de titres dans leur
mallette que la bande à John Plain va encore nous satisfaire en nous baladant à
travers Terminal Love , TCP, Sick on You et
autre Sabre Dance en guise d’intro-show. A travers les deux
performances germaniques, on peut affirmer que les anglais nous font un réel
panorama de leur carrière. Et ce n’est pas fini puisque la grâce vient de nous
atteindre. Eh oui, trois nouvelles missives vont nous être proposées et pas des
moindres Punk Rock Girl, 1976 et le déjà tubesque
I’m a Believer. Grosso modo, si les Beatles avaient été punks, les
Boys les auraient incarnés à la perfection. Il n’empêche, quel plaisir de voir
scander les paroles à travers cette audience pogotante à la limite de la
Boys-mania. 1H25 ça passe trop vite quand c’est exquis. Mais bon, ils
reviendront, j’en suis certaine. C’est sur quelques salutations amicales et
beaucoup de chaleur dans nos cœurs que nous les voyons dans leur van partis
pour d’autres aventures punkifiantes.
Honest John Plain, Martin H-Son, Casino Steel, Steve Fielding, Matt Dangerfield Photo: Caps Combat Rock |
Pour nous, c’est un long retour
qui nous attend mais avec plein d’étoiles dans la cervelle, quelques
courbatures et des mélodies qui courent dans l’encéphale. Il n’empêche que ces
deux jours ont été une ode à la passion, un bon coup de pied au cul aux ondes
négatives et des rencontres humaines des plus favorables. De plus, les Boys
n’ont pas dit leur dernier mot. En effet, ils vous attendent le 13 septembre au
Jazz Café de Londres pour la Release Party de leur nouvel opus. Alors mesdames,
mesdemoiselles et messieurs, rendez-vous au pays de Big Ben en septembre! Merci
les gars !
Alicia Fiorucci
Super ce reporting Alicia. Vu les Boys 2 fois dont Mont de Marsan et...à Tomblaine. Là je bouillonne de ne pas les avoir revu. Tant pis, je me suis réécouté Too Tough To Die des Ramones aujourd'hui et franchement les Boys n'en sont pas loin et eux ils sont encore vivants. Denis
RépondreSupprimerSuper Alicia
RépondreSupprimerConnais pas ce groupe mais je vais écouter
Bonne continuation
Bruno
super review !!! qu'est ce que j'aimerai les voire en "live"...avec mon groupe (Kool and Sterols) on fait une reprise des Boys ...le disque sort fin février...je vous tiens au jus ! a+
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